Conseil Transmission du pâtissier

« Ne pas être trop gourmand »

Le 17/01/2023
par CMA 88
Francis Vaxelaire a transmis le métier ! Mais transmettre l’entreprise est une autre affaire. Après avoir formé des dizaines d’apprentis dans son laboratoire à Épinal, le pâtissier n’était pas encore certain, au moment de prendre sa retraite en cette fin 2022, d’avoir un successeur à la tête du « Pêché Mignon » qu’il a repris en 1988 avec son épouse.
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«Avec ou sans repreneur, on était décidés à fermer pour prendre notre retraite », confie Francis Vaxelaire, dirigeant pendant 35 ans de la Pâtisserie Le Péché Mignon à Épinal, avec son épouse Danièle.

« On s’était fixé ce cap : travailler jusqu’à fin 2022. On a commencé les démarches à l’été 2019 pour chercher un repreneur. »

Le dirigeant a rencontré le conseiller spécialisé à la CMA pour préparer la transmission-reprise.

« Monsieur Vaxelaire a bien anticipé la cession de son affaire, souligne Jean-Baptiste Vauché à la CMA. Il a bénéficié d’un PASS transmission. Une annonce a été publiée sur nos différents supports de communication. Le cédant a été suivi dans le cadre de son projet et il a été mis en relation avec plusieurs repreneurs. »

Une offre sérieuse à trois mois de la fermeture…

On pouvait penser que tous les feux étaient au vert pour attirer des successeurs : l’entreprise est très bien implantée à Épinal ; la clientèle est fidèle et nombreuse ; l’équipe était au top dans le laboratoire.

Pourtant, une seule offre est ressortie du lot. Avec ce potentiel repreneur, Francis et Danièle commençaient à retrouver espoir. Mais finalement le candidat s’est désisté.

Et entretemps, le salarié et l’apprenti ont quitté l’entreprise. C’est seulement dans les derniers mois de 2022 qu’enfin, une proposition sérieuse est arrivée.

La reprise devrait avoir lieu en février 2023. « J’ai pu travailler pendant deux mois avec ce successeur, en octobre et novembre 2022, confie Francis Vaxelaire.

S’il a besoin, je serai toujours prêt à l’aider. Il faut s’approprier les appareils, s’adapter au rythme. Notre repreneur a une belle expérience comme pâtissier de restaurant. La pâtisserie artisanale, avec ses temps forts (Noël, Pâques, Saint-Valentin), la boutique, c’est une autre organisation.

Et puis nous avions une très large gamme de pâtisseries, dont certaines restent le péché mignon de nos habitués comme Le Suprême. »

« C’est bien qu’il y ait une suite »

Cette perspective de reprise enchante Francis et Danièle : « Nous sommes heureux qu’une suite puisse s’écrire après tant d’années consacrées à cette entreprise. »

Pour Francis Vaxelaire qui s’est tant investi dans l’apprentissage, dans la promotion du métier, cela aurait été un comble que le Pêché Mignon s’arrête là.

« J’ai eu de très bons apprentis. Beaucoup se sont installés. » Le laboratoire a été une véritable ruche, avec longtemps deux ouvriers et deux apprentis régulièrement aux côtés de Francis, tandis que Danièle assurait la vente et gérait des files d’attente devant la boutique - salon de thé.

Aujourd’hui, il ne reste que deux pâtisseries dans le chef-lieu des Vosges. Les artisans se réjouissent aussi pour leurs clients, dont les témoignages chaleureux d’attachement leur ont serré le cœur à l’heure de la fermeture.

Après cette expérience en tant que cédant, Francis donnerait trois conseils : avoir de la patience, essayer toutes les pistes pour mettre en avant son offre, ne pas être trop gourmand même quand on est un pâtissier !

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