Salon Cousu de fil rouge 2018 : quand la mode est un art...
Le textile a marqué l’histoire des Vosges. À Thaon, aujourd’hui Capavenir, des milliers d’habitants vivaient de cette industrie. Le patron de la BTT Armand Lederlin avait édifié, pour abriter le foyer social de l’entreprise, un bâtiment extraordinaire : La Rotonde. Pouvait-on trouver plus bel écrin pour valoriser les métiers d’art du textile et de la mode, en développement dans les Vosges et sur le Grand-Est ?
Un Salon dédié aux métiers d’art mode et textile
Ces éléments ont poussé la ville de Capavenir, désireuse de réveiller une activité textile sur son territoire, à rencontrer la Chambre de Métiers et de l’Artisanat des Vosges pour mettre en place un événement dédié aux métiers d’art de ce secteur : ainsi est né le Salon Cousu de Fil Rouge en 2016. D’autres partenaires ont soutenu l’initiative : la région, le département, la communauté d’agglomération.
Les artisans d’art textile et mode ont tout de suite marqué leur intérêt pour ce Salon spécialisé, dans un lieu emblématique. Et cet automne, on célébrait la troisième édition de Cousu de Fil Rouge, avec 53 exposants venus de tout le Grand-Est et d’autres régions de France : 1400 m² d’exposition.
Du 23 au 25 novembre 2018, plumassière, couturières, ennoblisseuses, brodeuses, bijoutiers, modistes, lissière-rentrayeuse, créateurs textile de toute la France étaient réunis à la Rotonde, pour un salon de très haut niveau.
Des savoir-faire rares pour des créations exceptionnelles, écharpes, bracelets, sautoirs et autre bijou, chapeaux, vêtements, meubles, coussins, tapis… Permettant d’amener une touche d’éclat à notre quotidien. Le plaisir qu’on peut avoir à utiliser ces objets, porter ces créations, n’est pas seulement visuel : ils sont riches du travail réalisé dans l’atelier par l’artisan qui les a produits, alliant la technique et la créativité.
Le développement durable au cœur du Salon
Cousu de Fil Rouge 2018 s’est aussi intéressé au développement durable sous deux approches : la présentation d’un travail de valorisation de la laine locale par 10 artisans accompagnés par le Parc Naturel Régional de Lorraine, et un atelier "upcycling" animé par notre partenaire Evodia, permettant aux visiteurs de réaliser sur place en une heure un nouvel objet avec un jean usagé, sur des machines à coudre prêtées par la maison Wismer.
Le Salon 2018 proposait aussi deux spectacles. L’un mettant en scène une robe monumentale : le merveilleux solo de la danseuse et chorégraphe Anne Marion et la Cie L’Aéronef. Sa robe de 6 mètres de diamètre animée à partir des techniques des marionnettistes, a été réalisée par la présidente de la Chambre Artisanale de la Couture des Vosges, Gisèle Perrin.
Le deuxième spectacle, "Les Uns les Autres", était proposé par l’Unec Vosges qui présentait sur le salon son grand show coiffure annuel, mis en scène par Julie Dubois MOF en esthétique et Lydie Fornage, danseuse et chorégraphe et directrice de Lydie Académie de danse (Epinal). Une heure de spectacle époustouflante mêlant coiffure, danse, maquillage artistique, couture et musique. Magique !
>> Pour postuler au Salon 2019, contactez Isabelle Molin : i.molin@cma-vosges.fr
3200. C’est le nombre de visiteurs au Salon Cousu de Fil Rouge 2018. Soit – 30 % par rapport à 2017 (4.500 entrées). La fréquentation du samedi s’est effondrée par rapport à 2017 à cause des mouvements sociaux : blocages complets à certains endroits et effet dissuasif devant les violences du week-end précédent, relayées par les médias. Le manque à gagner est douloureux pour les artisans d’art, qui attendaient cet événement pour consolider une activité déjà bien morose tout au long de 2018.
De l'artisanat à l'art. Le textile mérite aussi d’être connu dans son approche purement artistique. Le Salon Cousu de Fil Rouge avait invité l’artiste Françoise Wintz qui présentait une vingtaine d’œuvres brodées d’une beauté extraordinaire. Travaillant des matières textiles précieuses, des couleurs végétales subtiles, des laques colorées, elle sublime le vêtement à travers des créations poétiques : tablier, kimono, jupes, qui ne se portent pas, parce qu’elles deviennent des sculptures à part entière. La matière textile est transforméeen sculpture arachnéennes, telle la merveilleuse "chrysalide" qui a particulièrement ému les visiteurs.
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