« Je pars serein »
Claude Gassmann, quels sont les temps forts de votre carrière ?
C.G. : « Je suis arrivé à la CMA à un moment où elle avait besoin d’évoluer (en 1989). André Reichardt, à qui j’ai succédé, avait entrepris dans les années quatre-vingt-dix, avec Joseph Fritz, la modernisation de la Chambre, dans son fonctionnement. Une transformation parachevée avec la construction du siège emblématique à Schiltigheim. Une phase importante où l’on a vu évoluer la gestion financière, les RH, les missions des collaborateurs. Puis il y a eu, bien sûr, les années 2000 avec l’arrivée de Bernard Stalter à la présidence et sa volonté de rendre l’artisanat plus visible.
J’ai été de cette aventure. Le paysage a ensuite été bouleversé dans les années 2010 lorsque les missions et la légitimité des Chambres ont été réinterrogées. Puis en 2019 avec la suppression amorcée des fonctions régaliennes de la Chambre, avec la loi Pacte, relative à la croissance et à la transformation des entreprises. Aujourd’hui, la Chambre peut se targuer de proposer une offre de services complète aux artisans. » C’est d’ailleurs la question permanente que s’est posée la Chambre tout au long de ces années : comment rendre le service le plus approprié aux artisans ? Bernard Stalter, et c’est son apport majeur, a affirmé l’artisanat, sa plus-value et ses problématiques spécifiques. L’enjeu de sa succession pour la CMA sera de continuer à être pertinent sur deux fronts : le service aux artisans et l’affirmation de l’artisanat comme secteur essentiel de l’économie et de la société alsacienne et française.
Quels sont vos projets après le 1er juillet ?
C.G. : « Ma succession a commencé à s’organiser en 2015, à trois, avec Marie-Agnès Bélard et Bernard Stalter. Je vais partir en me disant qu’il y a beaucoup d’incertitudes et de complexité, mais je pars serein car la CMA est pertinente dans son fonctionnement. À côté de cela, j’ai un engagement associatif depuis toujours, je vais songer à m’y consacrer davantage, tout comme la marche, la littérature et la montagne… »
Marie-Agnès Bélard, comment envisagez-vous l’avenir ?
MAB : « Depuis 2015, nous sommes en mouvement perpétuel et les défis se succèdent : en 2015 le combat (gagné) de Bernard Stalter pour le maintien des qualifications ; en 2016 la régionalisation avec la création de la Chambre Régionale de Métiers et de l’Artisanat du Grand Est ; en 2018 la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel ; en 2019 la loi Pacte. Ceci sans compter la crise des gilets jaunes ou celle du Covid-19. Nous avons appris à nous adapter en permanence et l’avenir se construit sur ce principe : notre capacité à nous adapter sera la clé de notre réussite. Je suis confiante. »
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