Reconfinement : l’Unec tire la sonnette d’alarme
S'appuyant sur une enquête réalisée auprès de ses adhérents, l’Unec, première organisation professionnelle de la coiffure, dresse un bilan très inquiétant pour le secteur sur la période de mai à août 2020. Une situation qui pourrait être aggravée selon les annonces d’Emmanuel Macron attendues ce 28 octobre.
Un chiffre d’affaires à la baisse
La forte fréquentation des salons de coiffure suite au déconfinement est déjà un lointain souvenir pour le secteur, puisque 6 entreprises sur 10 ont enregistré une baisse conséquente de leur chiffre d’affaires cet été. Nouvelles habitudes prises pendant le confinement, télétravail, consommation freinée et annulation des cérémonies et fêtes familiales expliquent en partie ce phénomène.
"Nous craignons aujourd’hui, si rien n’est rapidement mis en place pour venir en aide aux professionnels, la disparition de nombre de sociétés avec à la clé la destruction de beaucoup d’emplois", Christophe Doré, président de l’Unec
Des aides financières jugées insuffisantes
45% des chefs d’entreprise de coiffure interrogés ont sollicité un Prêt garanti par l’État (PGE), pour un montant moyen autour de 22.000 € (un taux supérieur à la moyenne nationale des coiffeurs puisque les adhérents à l’Unec étaient mieux informés sur les démarches à entreprendre que les professionnels non syndiqués). Le taux de recours augmente avec l’effectif salarié : plus de 70% pour les salons de plus de 10 salariés.
Le fonds de solidarité de 1er niveau a été obtenu par une très grande majorité des répondants (93%), tandis que 10 % seulement accédaient au fonds de solidarité de niveau 2 (géré en région) et 2,5 % à l’aide Prévention Covid, mise en place par l’Assurance maladie, pour rembourser les investissements dans du matériel de protection (EPI).
Malgré le recours aux aides de l’État, 25% des professionnels jugent la situation de leur trésorerie dégradée, 1 entreprise sur 3 sa situation financière globale préoccupante et 28% des entreprises sont pessimistes quant à la pérennité de leur activité. Une perception qui se dégrade plus fortement (55%) pour les entreprises de plus de 15 salariés.
Des mesures rapides attendues pour le secteur
Face à cette situation très préoccupante, pour relancer le secteur et redonner de l’optimisme aux professionnels, l’Unec formule depuis plusieurs semaines des mesures précises au Gouvernement. Parmi elles :
- la baisse de la TVA, même temporaire, de 20 à 10%, pour soutenir la consommation,
- la réactivation du Fonds de solidarité et la prise en charge à 100% du chômage partiel pour la coiffure,
- le différé de remboursement d’un an des PGE massivement souscrit par les entreprises du secteur,
- de nouvelles mesures d’exonérations de charge.
>> Retrouvez l'enquête dans son intégralité sur le site de l'Unec.
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