Formation dans le BTP : les TPE moins mobilisées en 2019
Après une forte augmentation en 2018 (+12%), la formation continue au sein des entreprises artisanales du bâtiment et des travaux publics accuse un net recul en 2019 (-14%) : 66.904 actifs formés contre 82.700 l’année précédente.
C’est l’enseignement majeur de la 8e édition de l’Observatoire national des formations à la prévention dans l’artisanat du BTP.
Cette étude s’appuie sur les données du Fafcea et de Constructys et donc sur le nombre de chefs d’entreprise et employés de TPE (moins de 20 salariés) ayant suivi une formation en 2019.
Les formations liées à la prévention au cœur des préoccupations
Pour 2019, la baisse concerne dans le détail :
- le domaine de la gestion (-19%) ;
- la prévention (-19%) ;
- le domaine technique (-3%).
Comme en 2018, les TPE se sont majoritairement (52%) tournées vers les formations autour de la prévention, surtout celles obligatoires à la sécurité :
- conduite d’engins (25%)
- électricité (24%),
- travail en hauteur (20%)
- secourisme (15%)
- amiante (10%).
Des inégalités selon les métiers et les profils
Du point de vue de leurs effectifs de référence, les métiers des travaux publics, les électriciens, les couvreurs-plombiers-chauffagistes et les charpentiers menuisiers agenceurs sont, une fois encore, les plus assidus dans les formations liées à la prévention.
Avec respectivement -53 et -61%, les métiers de la pierre et ceux du paysage sont les plus touchés.
L’étude souligne également que, dans une très grande majorité (95%), les stagiaires sont des salariés (qui ne représentent pourtant que 60% des actifs) et non des chefs d’entreprise. Une disparité qui peut s’expliquer par les obligations de formation qui leur incombent.
Malgré une féminisation grandissante dans les métiers du BTP, 97% des stagiaires sont des hommes.
Autre écart, lié à l’âge cette fois : la tranche des 20-40 ans représente 64% des stagiaires, contre 14% pour les 51 ans et plus (alors qu’ils constituent plus d’un quart des actifs du BTP). Ce manque d’engagement dans la formation se justifie a priori par leur bagage et leur expérience.
Enfin, l’enquête pointe une disparité selon les régions : les régions Grand-Est et les Hauts-de-France sont les plus assidues, tandis que l’Ile-de-France et la région PACA sont moins représentées alors qu’elles affichent des effectifs de référence plus conséquents.
Des risques avérés mais peu intégrés dans le parcours de formation
L’étude révèle également une disparité entre les risques avérés sur les chantiers et les formations suivies par les professionnels du BTP.
Si ce sont les manutentions manuelles qui constituent la première cause des accidents de travail sur les chantiers, les formations suivies sur ce thème ne représentent pourtant que 1% de l’ensemble des modules plébiscités.
Une distorsion qui prouve, selon les auteurs de l’enquête, la nécessité de sensibiliser davantage les chefs d’entreprise et salariés à adopter les bons gestes et bonnes postures sur un chantier.
À cette fin, la réalité virtuelle ou la réalité augmentée pourraient être de bons leviers pour appréhender ces risques professionnels.
>> Cliquez sur ce lien pour accéder à l’intégralité de l’étude de l’Observatoire national des formations à la prévention dans l’artisanat du BTP.
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