2022, l’année de tous les enjeux pour l’Artisanat !
L’année 2021 se termine avec un nombre record d’entreprises artisanales (1,8 million), dont 90.000 entreprises supplémentaires.
110.000 jeunes ont de plus été formés sur l’ensemble du réseau (soit une augmentation de dix points par rapport à 2020).
Les voiles gonflées, l’Artisanat se trouve ainsi "à la croisée des chemins", selon Joël Fourny, président de CMA France.
Pour dessiner "demain", le réseau, pragmatique, a procédé fin 2021 à une enquête Qualitest/CMA France, auprès des artisans.
Étude Qualitest menée du 16 décembre au 4 janvier 2022 auprès de 4.105 artisans.
En voici les principaux enseignements…
Adaptation et réactivité
Durant les six derniers mois, une grande majorité des entrepreneurs a poursuivi (62,7%) ou adapté (28,2%) son activité. Plus d’un quart des chefs d’entreprise (28%) ont ainsi suivi une ou plusieurs formations en 2020 ou 2021.
"Cela fait probablement écho aux 28,2% qui ont développé ou géré leur activité autrement, les dispositifs de formation doivent donc être fluides", Joël Fourny.
Les artisans qui ont développé et adapté leur activité ont principalement modifié le développement de l’activité existante (48%). Les entreprises ont été très réactives. "Cela leur donne des possibilités de repositionnement extraordinaires pour l’avenir", observe Joël Fourny.
La cession d’entreprise, un enjeu fort
Lors des six derniers mois, près de 14% des artisans envisagent la cession de leur entreprise, un phénomène à rapprocher de la pyramide des âges du secteur. "Cela ne signifie pas forcément "difficulté", cela fait partie vie de l’entreprise", rappelle Joël Fourny.
Ce chiffre reste à surveiller de près, "car si la cession ne se fait pas, les territoires sont moins dynamiques". La moitié des entreprises sondées disent vouloir céder dans l’année alors que la cession doit s’anticiper trois à cinq ans avant.
"Nous avons là un sujet important. Quand l’entrepreneur est accompagné, il y a moins d’échecs."
Une reprise est par ailleurs moins risquée qu’une création.
Pour rappel, CMA France propose une bourse en ligne d’entreprises à reprendre.
Cap sur l’avenir : les artisans se réinventent
Pour les six prochains mois, un tiers des artisans ont pour priorité de développer ou gérer leur activité autrement.
44% des chefs d’entreprise artisanale ont fait savoir au réseau des CMA leur besoin de formation pour pérenniser leur entreprise.
Derrière le "geste", les artisans sont intéressés par des formations sur le numérique et la gestion de leur structure.
Les entreprises qui souhaitent développer leur activité sont prêtes à :
- modifier le développement de l’activité existante (55,5%),
- travailler leur approche commerciale (29,1%),
- collaborer avec d’autres entreprises (24%),
- créer une nouvelle activité (21,9%),
- investir (19,9%)…
Les entreprises attendent le soutien de leur CMA prioritairement sur la recherche de financements et le numérique.
La formation des apprentis
Dans la même dynamique, 20% des entreprises artisanales se disent prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis dans les six prochains mois. La baisse de ce chiffre par rapport à 2020 (-5%) paraît liée à l’essor des micro-entreprises.
À noter que les 7,3% de micros-entrepreneurs qui se disent prêts à prendre un apprenti, sont peut-être prêts aussi à basculer vers un autre régime…
"Notre rôle est de les accompagner vers des perspectives de développement, de création de richesse et d’emploi", insiste Joël Fourny.
Les métiers de l’alimentation et du bâtiment apparaissent en première ligne des demandes de recrutement d’apprentis.
Un quart des entreprises artisanales se disent prêtes à recruter dans l’année, "ce qui correspond potentiellement à 450.000 emplois à pourvoir, tous secteurs confondus", précise Joël Fourny. "J’évoque régulièrement le sujet des aides avec Élisabeth Borne, Ministre du Travail, confie-t-il. Je voudrais aller plus loin. Il y a une façon pérenne d’envisager les choses…"
Les artisans ont su réagir et faire face à un monde en pleine mutation (consommation, services aux consommateurs, etc.) et aux années de crise traversées.
"Ces transformations comme les projets d’investissement de nos collègues sont le signe d’une confiance en l’avenir et du dynamisme du secteur", constate Joël Fourny.
La crise politique liée à l’invasion de l’Ukraine pourrait avoir des répercussions sur l’Artisanat. CMA France veille au grain. "Le réseau est focalisé sur le fait d’accompagner au maximum les entreprises. (…) Notre rôle est d’être imparables sur nos offres de service et sur la proximité."
Élections présidentielles et législatives 2022 : les 10 propositions des artisans
Pour faire de l’Artisanat un pilier de la relance de notre économie, dix propositions concrètes ont été envoyées le 10 mars aux candidats à la présidentielle. Testées au travers d’une enquête CMA France/Qualitest menée auprès de 2.670 chefs d’entreprise, elles reflètent l’expression du "terrain".
1. Créer un Fonds national de modernisation de l’artisanat : un instrument ambitieux de pérennisation et de développement de l’Artisanat et de l’économie de proximité́, alimenté par la TASCOM, à laquelle doit impérativement contribuer le commerce électronique.
2. Permettre une croissance plus équilibrée entre les territoires urbains et ruraux, et dans les outre-mer, et une égalité́ de traitement entre les différentes formes d’activité́.
3. Permettre une meilleure prise en compte de la réalité́ de la micro-entreprise en limitant ce régime dans le temps pour qu’il soit un tremplin vers la création d’une entreprise pérenne.
4. Supprimer une inégalité́ fiscale entre entreprises individuelles et sociétés, s’agissant des bénéfices réinvestis dans l’entreprise.
5. Alléger, voire supprimer les droits de succession et de donation dans le cadre de la transmission familiale d’entreprises et faciliter la reprise d’entreprise.
6. Appliquer une TVA responsable sur les services et produits qui respectent l’environnement, l’humain et le savoir-faire local, en complément de l’utilisation du levier fiscal comme la taxe carbone aux frontières de l’Union européenne.
7. Maintenir les aides exceptionnelles à l’apprentissage : primes de 5.000 et 8.000€ mises en place par l’État pour soutenir les employeurs d’apprentis au-delà de l’échéance de juin 2022.
8. Ne plus lier la rémunération à l’âge des apprentis.
9. Mieux préparer les candidats à l’apprentissage.
10. Faciliter l’usage du compte personnel de formation pour les artisans.
Retrouvez en cliquant sur ce lien le détail des 10 propositions des CMA et ce qu'en pensent les artisans.
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