« Je tiens la promesse faite à Bernard Stalter : défendre et promouvoir l’artisanat »

Quel était votre objectif en créant l’association Femmes de Foot ?

Femmes de Foot a vu le jour grâce à un événe- ment du même nom que nous organisions au stade de la Meinau depuis quelques années. Grâce à son succès et au prix que nous avons remporté comme « meilleure expérience stade dans la catégorie femme », décerné par la Ligue de football, j’ai décidé de fonder l’association en mai 2017. Le but était d’ouvrir le Racing Club de Strasbourg et notre stade aux femmes, qui ne sont pas seulement des épouses ou des mères, mais bel et bien des supportrices, festives et engagées !

C’est aussi l’occasion de soutenir des causes qui vous tiennent à cœur

L’association permet de doter le Racing Club d’une fibre solidaire, ancrée sur le territoire alsacien. Ainsi, nous sommes investis dans des projets et actions en faveur des enfants en situation fragile, en faveur des personnes âgées également. Nous sensibilisons sur le cancer du sein, ce qui est une bonne chose dans un milieu masculin comme le foot : le but est de créer du lien entre le sport, les femmes et la solidarité.

Vous vous engagez également pour l’artisanat, aux côtés de la CMA. Vous avez d’ailleurs été la marraine du concours « Madame Artisanat d’Alsace » il y a deux ans

J’ai questionné ma légitimité à endosser ce rôle au début, et lorsque Bernard Stalter (ancien président de la Chambre de Métiers d’Alsace, N.D.L.R.) m’a présentée lors de la cérémonie, il a mis en avant une femme entrepreneuse, et non la « femme de ».

Cela m’a convaincue d’être la marraine de cet événement, qui met en lumière le parcours de femmes artisanes qui ont su se démarquer dans un monde d’hommes. Aujourd’hui, je tiens la promesse que j’ai faite à Bernard : je poursuis l’engagement du Racing, à travers Femmes de Foot, pour défendre et promouvoir l’artisanat.

Grâce à ce partenariat avec la CMA, vous avez notamment créé des capsules vidéo réunissant les joueurs du RC Strasbourg et les jeunes du CFBS pour promouvoir la filière

Ce qui nous a marqués, dans le tournage de ces vidéos, est de voir que les footballeurs et les apprentis parlaient la même langue ! Adrien Thomasson s’est retrouvé dans la technique, la précision, la minutie d’une prothésiste dentaire.

Lebo Mothiba est un passionné de dessin, on a retrouvé son côté créatif dans la menuiserie et il a partagé des valeurs d’endurance et de rigueur avec le jeune apprenti... C’était une belle expérience !

Le 3 avril dernier, l’un des partenaires historiques du RC Strasbourg, Würth, a proposé une opération en lien avec la CMA pour récompenser des jeunes artisans

Toujours dans cet état d’esprit de solidarité, Würth a pris l’initiative de remettre une mallette d’outils à une dizaine d’artisans créateurs d’entreprise alsaciens lors du match RC Strasbourg-Lens. C’est une autre manière de mettre en avant ces métiers et de montrer que l’artisanat est un vrai choix de carrière.

Vous travaillez actuellement sur un partenariat entre la Racing Mutest Académie (le centre de formation du RC Strasbourg) et le CFBS. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet ?

L’objectif est que les jeunes se nourrissent des expériences des uns et des autres grâce à des rencontres, des projets en commun, des événements... !

Il faut avoir conscience qu’il y a peu d’élus dans le monde du football professionnel : nous devons guider nos jeunes vers d’autres options et quelle belle opportunité que de se tourner vers la voie de l’artisanat ! Ce sont des métiers d’avenir, dans lesquels il y a des opportunités, ce partenariat est donc important pour nous.