Face à la crise

3 questions à Julien Raymond

Le 27/05/2022
par CMA 57
Dirigeant du garage « Mécanique du Saulnois » à Francaltroff, ce professionnel nous a volontiers prodigué ses conseils pour faire face à la hausse du prix de l’énergie.
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Nombreux sont vos collègues de la filière artisanale à utiliser un véhicule dans leur activité (livraisons, déplacements...). Quels conseils pourriez-vous leur donner pour limiter au mieux la hausse des coûts sur ce poste de dépense ?

Julien Raymond : Un bon entretien de son véhicule est la base de toute économie. Pensez à vérifier vos équipements et la pression des pneus. Un filtre à air ou à carburant encrassé est source de surconsommation, tout comme un sous-gonflage des pneumatiques.

À dire simplement, un véhicule contrôlé et entretenu est un véhicule qui consommera moins de carburant. D’ailleurs la qualité du carburant utilisé est aussi à prendre en considération. Privilégier une station-service avec un rendement important est gage de qualité.

J’encourage aussi et souvent mes clients à utiliser de l’additif ; celui-ci améliore les propriétés du carburant, permet d’avoir une meilleure combustion et lutte contre l’humidité.

Selon vous, que peut-on faire pour limiter ses dépenses énergétiques ?

J. R. : Il y a des postes sur lesquels nous ne pouvons malheureusement pas lutter. Dans la mécanique-automobile, nous subissons la hausse des coûts des matières premières, comme l’huile de moteur, et les délais d’approvisionnement en pièces sont de plus en plus longs. Je sais qu’il en va de même pour d’autres secteurs. Aussi, repenser l’utilisation du véhicule semble la première chose à faire ; s’interroger s’il est véritablement nécessaire de prendre le volant et s’il n’est pas possible d’optimiser les déplacements et livraisons. Si l’utilisation du véhicule reste nécessaire, alors pourquoi ne pas s’orienter vers d’autres technologies ?

C’est un investissement coûteux mais pouvant être bénéfique sur le long terme pour l’avenir de son entreprise.

À quelles nouvelles technologies pensez-vous ? Sont- elles LA solution ?

J. R. : Je pense aux voitures électriques dans un premier temps, mais je précise, pour un usage principalement citadin et surtout sans trop d’épisodes d’arrêt-démarrage. Pour des trajets plus longs, il vaut mieux s’orienter vers un véhicule hybride qui se recharge de façon autonome selon les différentes phases de roulage. La solution technologique que je conseille plus volontiers est le bioéthanol.

Produit à partir de matières premières végétales (en France, c’est la betterave sucrière qui est utilisée alors qu’en Suède, il est à base de bois ou de céréales), ce carburant sans huile de palme est, selon moi, un carburant d’avenir.

Dans les pays nordiques, c’est le carburant le plus sollicité depuis de nombreuses années. On peut soit acheter un véhicule Flexfuel1 soit convertir son véhicule, essence uniquement, en y faisant installer un boîtier homologué.

Chez « Mécanique du Saulnois », habilités à procéder à ce type d’installations, nous avions d’abord des clients curieux et intéressés puis, ils ont été de plus en plus nombreux à franchir le cap et à convertir leur véhicule.

(1) Véhicule Flexfuel : véhicule conçu pour rouler à l’E85 (bioéthanol) dès sa sortie d’usine.

>> Votre CMA 57 à vos côtés ! Carburant, électricité, gaz, matières premières telles que l’huile, le chocolat, le bois ou encore l’acier... leur prix explose. + 18% en moyenne pour ce premier trimestre, des devis valables 8 jours, des délais de livraison qui s’allongent... et la liste ne cesse d’augmenter. Conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, aucune branche de la filière artisanale n’est épargnée. Artisans du bâtiment, des métiers de bouche, de la mécanique-auto, tous sont inquiets et tentent de ne pas répercuter cette envolée des prix sur le consommateur final. Comme lors de la crise Covid-19, votre CMA 57 sera à vos côtés pour vous accompagner et vous orienter. Prenez contact avec votre conseiller. En ces temps difficiles, toutes les alternatives sont bonnes à prendre : revoir sa consommation, amorcer une transition écologique, penser développement durable... c’est ce que nous explique Julien Raymond, artisan mécanicien et gérant de « Mécanique du Saulnois ».

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