Pareur d’onglons

Cet artisan a un fameux coup de patte !

Le 14/06/2023
par CMA Vosges
Au GAEC d’Aydoilles près d’Épinal, le pareur de pattes, ou pareur d’onglons, Olivier, prépare son intervention avec sa cage de contention, sa rénette et sa meuleuse. Si vous n’avez jamais entendu parler de ce métier artisanal insolite, voici un indice : on l’appelle également « pédicure pour bovin ».
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«On fait un peu le même travail que le maréchal-ferrant, mais on ne pose pas de fer », déclare Olivier, qui exerce donc le métier de pareur d’onglons au sein de l’entreprise Élevage +, avec 6 autres intervenants qui tournent sur toutes les fermes du Grand Est. Il explique :

« La corne d’un bovin pousse comme un ongle. Lorsque les vaches parcourentrégulièrement routes et sentiers pour aller de l’étable aux pâturages, la corne s’use naturellement. Mais quand elles se déplacent peu, c’est le pédicure pour bovin qui intervient pour redonner au sabot sa taille et sa forme. C’est indispensable pour maintenir une bonne posture de la vache et garder son pied en bonne santé. Souvent, une des deux parties du sabot pousse plus que l’autre. La répartition des charges du poids de l’animal est alors déséquilibrée et ça peut provoquer des lésions dans son pied et des problèmes de boiterie. »

Un métier qui recrute

Olivier passe environ tous les six mois traiter ses petites patientes. Il met en place la cage de parage dans le bâtiment de l’exploitation : chaque vache y entre l’une après l’autre pour le soin. Cet équipement facilite grandement la tâche du pareur d’onglons en apportant une assistance mécanique pour sangler l’animal, puis lever sa patte à la bonne hauteur.

Olivier enlève la corne en surplus (action qu’on appelle « parer ») avec une rénette, un outil à pointe recourbée et tranchante. Il réalise les finitions à la meuleuse. Il adapte l’intervention à chaque pied.

Le parage peut être fonctionnel ou curatif. Ça ne s’improvise pas : on se forme pendant un an dans une école spécialisée en Bretagne, et sur le terrain auprès des collègues.

Lui-même est entré dans ce métier il y a neuf ans : autant dire qu’il a le coup de patte pour travailler vite et bien !

« C’est une reconversion. J’étais militaire. J’ai découvert cette activité il y a longtemps et j’ai eu l’envie de me réorienter vers ce travail. Je vois chaque jour des éleveurs différents, ça me plaît ». « On a du mal à recruter », confie Émilie Gadaut, l’animatrice d’Élevage +.

« Former quelqu’un ça prend du temps. Ici, on aurait facilement besoin de deux ou trois pareurs de plus. C’est un métier indispensable pour le bien-être des animaux, et ça ne peut être réalisé que par un professionnel expérimenté qui a également le coup d’œil, pour adapter le soin et détecter des soucis qui auront des conséquences plus graves s’ils ne sont pas signalés. »

Chaque pareur traite en moyenne 60 vaches par jour. Il faut aimer les animaux et les respecter, avoir de l’habileté manuelle et savoir observer pour apporter les soins adaptés. L’anatomie du pied, la biomécanique de la vache ainsi que les lésions et maladies du pied sont les savoirs indispensables aux pédicures pour bovins.

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