Des artisans qui façonnent l’excellence !

L’article 22 de la loi n° 2014-626 du 18 juin 2014 relative à l’artisanat, au commerce et aux très petites entreprises, donne une définition légale des métiers d’art. Concrètement, le professionnel des métiers d’art peut être défini par l’association de trois critères :

▶ Il met en œuvre des savoir-faire complexes pour transformer la matière.

▶ Il produit des objets uniques ou des petites séries qui présentent un caractère artistique.

▶ Il maîtrise ce métier dans sa globalité.

281 métiers d’art

Les métiers d’art sont ainsi l’héritage de savoir-faire précieusement élaborés au fil des siècles. L’Institut national de métiers d’art (INMA) recense aujourd’hui 281 métiers dans 16 domaines d’activité différents. Doreur, ébéniste, tailleur, céramiste, coutelier, verrier mais aussi des métiers moins connus comme poêlier-atrier (réalisation ou restauration de poêles de masse ou en faïences, construction de cheminées et de leurs conduits), campaniste (restauration des cloches) ou encore tôlier (pour voitures anciennes) sont autant de savoir-faire remarquables qui ont su évoluer en se modernisant et en se diversifiant. Leur dimension contemporaine et innovante offre aujourd’hui un nouveau regard sur leur production.

Selon cette définition, l’Alsace est une terre d’excellence avec plus de 700 artisans susceptibles d'exercer une activité d'artisanat d'art. Le travail d’identification de ces artisans est plus que jamais d’actualité et fait partie des missions de Léa Mascha, référente métiers d’arts à la CMA. Il s’agit de permettre aux dirigeants d’arborer un logo et un titre qui leur sont propres : « Artisan d’art ». Cette distinction valorise leur qualification et leur expérience professionnelle dans l’activité d’art exercée.

Aussi, la Région Grand Est est un des acteurs clés de la promotion des artisans d’art. Elle a ainsi mis en place avec ses partenaires, dont le réseau des Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Grand Est et la Frémaa (Fédération des métiers d’art d’Alsace), des outils très performants comme l’annuaire en ligne des métiers d’art, administré par la Région Grand Est : métiersdart.grandest.fr. Bien plus qu’une simple liste d’entreprises, ce site présente également les principaux centres de ressources, de formations, les lieux de vente et actualités dédiés aux artisans d’art. Pour y figurer, rien de plus simple : contacter Léa Mascha à la CMA.

Chaque artisan est individuellement accompagné pour affiner son offre et construire sa démarche commerciale, jusqu’à l’intégration sur la plateforme.»

Sens & Matières : la rencontre entre les professionnels et le public

Parmi les autres initiatives remarquables, la CMA Grand Est a lancé en 2021 le projet « Sens & Matières », en partenariat avec l’Agence régionale de tourisme et la plateforme associée « Explore Grand Est ».

Co-financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER) et la Région Grand Est dans le cadre du Pacte Artisanat, « Sens & Matières » promet un rendez-vous entre l’artisan d’art, son univers et les visiteurs curieux d’en apprendre plus. Ainsi l’artisan accueille le public pour un atelier expérimental, à la découverte de la maîtrise du geste, du contact avec la matière.

En Alsace, une dizaine d’artisans ont déjà rejoint la démarche pour partager leur passion :

« Grâce à Sens & Matières, les artisans d’art bénéficient d’une nouvelle forme de valorisation, cela leur permet de rencontrer leur public et d’élargir leur clientèle. Chaque artisan est individuellement accompagné pour affiner son offre et construire sa démarche commerciale, jusqu’à l’intégration sur la plateforme », précise Léa Mascha.

Au-delà de Sens & Matières, la CMA propose une offre de service riche et complète pour aider les artisans métiers d’art à développer leur activité : « Notre service d’auto-diagnostic en ligne est particulièrement adapté pour les professionnels qui auraient besoin d’un accompagnement sur le numérique, le développement durable, la transmission… ainsi que pour les démarches en cas d'une demande d'aide spécifique », développe la référente métiers d’art de la CMA.

La formation est également un sujet primordial pour la CMA qui propose, chaque mois, des webinaires sur différentes thématiques comme « savoir présenter son stand lors de salon », « ouvrir sa boutique en ligne »…

Colmar, une initiative territoriale inédite

Conscientes que les métiers d’art contribuent au marketing territorial, la CMA et Colmar Agglomération, ont lancé cet été, une grande enquête auprès des artisans d’art de l’agglomération, visant à comprendre leurs besoins et leurs envies : « Colmar est une ville touristique, à fort caractère patrimonial.

Dans ce cadre, l’intercommunalité veut inclure les métiers d’art dans son programme de valorisation, explique Fabienne Barrault, chargée de développement économique – partenariat territorial à la CMA.

Grâce au travail commun avec le service culturel de la ville de Colmar, la Frémaa et la CMA, cet état des lieux est l’occasion de construire, avec les professionnels des métiers d’art, l’avenir : ont-ils besoin d’une boutique éphémère ? D’une boutique dédiée ? Préfèrent-ils produire chez eux ou dans un atelier partagé ? »

Cette action est innovante et inédite : c’est l’une des premières fois qu’en Alsace une collectivité décide d’intégrer dans son programme économique territorial, les métiers d’art. Preuve que les choses évoluent.

metiersdart.grandest.fr Bien plus qu’une simple liste d’entreprises, ce site présente également les principaux centres de ressources, de formations, les lieux de vente et actualités dédiés aux artisans d’art. »

Susciter des vocations

Quid de l’attractivité des métiers d’art auprès de jeunes ? Ces métiers séculaires se transmettent de génération en génération, parfois grâce à la relation apprenti-maître d’apprentissage.

Certains métiers sont d’ailleurs même écartés des processus de formation. La transmission de ces savoir-faire est donc fragile et il est important de la préserver. La CMA, au travers de ses deux centres de formation (à Eschau et Mulhouse), l’a bien compris et met un point d’honneur à valoriser l’apprentissage.

En 2021 par exemple, le CFA de Mulhouse n’hésite pas à ouvrir une nouvelle formation « tôlier » mécanicien réparateur de véhicules anciens et historiques : « Il y a une demande forte sur notre territoire pour l’entretien et la restauration de ces voitures et c’est une activité qui fait partie des métiers d’art », note Claude-Sébastien Hedtmann chargé de mission au CFA.

Outre la bijouterie/joaillerie, l’ébénisterie ou la marqueterie, l’Alsace est aussi reconnue pour être la terre des facteurs d’orgues.

Deux bac pro « organier » et « tuyautier » sont aujourd’hui proposés au Centre de Formation Bernard Stalter (CFBS) à Eschau. Et pour la première fois, le CFBS a accueilli, le 23 août dernier, le 31e Congrès mondial des facteurs d’orgues : « Près de 140 congressistes sont venus nous rendre visite au CFBS où se trouve le Centre de Formation de la Facture d'Orgues (CFFO).

C’était une étape incontournable pour eux et nous avons été très fiers de les accueillir pour leur montrer l'école des facteurs d’orgues, la seule en France », témoigne Michael Walther, responsable du pôle facture d’orgues du CFBS.

Pour susciter des vocations, de nombreuses portes ouvertes sont organisées dans les centres de formation alsaciens avec des démonstrations et des rencontres avec les apprentis.

Par ailleurs, le Gouvernement prévoit l’ouverture de 1 000 places de stage de 3e auprès des artisans d’art, dans le cadre du plan triennal en faveur des métiers d'art annoncé par le Gouvernement le 30 mai dernier.

La prochaine réforme des lycées professionnels devrait également mettre l’accent sur la formation aux métiers d’art avec une offre de formation initiale et continue enrichie.

De bon augure donc pour la préservation de métiers indispensables à l’identité et à l’économie d’un territoire, qui, par leur caractère exceptionnel, nous laisse admiratifs de ce que l’homme peut faire de ses mains.

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