Hausse du prix des matières premières : les professionnels du BTP montent au créneau
Depuis plusieurs semaines, les matières premières connaissent une envolée des prix inédite. Cette tendance a démarré en décembre 2020 avec l’acier, puis a affecté le verre ainsi que les métaux non ferreux.
À ce jour, un autre matériau s’est ajouté à la liste : le bois d’œuvre. Sur ce point, les professionnels sont non seulement confrontés à des problèmes de prix élevés, mais aussi à des difficultés d’approvisionnement.
Quelle est la cause de ces hausses ?
Selon la FFB, le redémarrage post-pandémie des économies asiatiques, friandes en matières premières et en produits semi-finis, aurait grippé la machine entraînant des conséquences directes en Europe, accentuées par les confinements successifs et la réduction des volumes de production.
Sur la question du bois, la FFB, toujours, pointe la politique de Donald Trump qui a taxé les bois canadiens. L'importation de bois européens serait possiblement devenue plus intéressante pour les professionnels américains. "Si les contrats passés avec les constructeurs américains sont priorisés durant les six prochains mois, nous pourrions nous retrouver dans une situation de pénurie", alarme la FFB.
Interpeler Bercy
À travers un courrier daté de ce lundi 15 février, la Capeb a souhaité sensibiliser Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, à ces problématiques, susceptibles d'impacter à court terme le secteur du Bâtiment et plus spécifiquement de la construction.
La Capeb alerte notamment sur le prix du cuivre qui a progressé de plus de 27,9% sur une seule année, et de près de 10% sur le seul mois de décembre 2020.
Est également mentionné le prix du zinc qui a connu une augmentation de plus de 22,2% sur un an, dont près de 4% juste pour le mois de décembre 2020.
Comment assurer la continuité de l’activité ?
Face à une telle flambée des prix, la FFB incite l'État de faire valoir auprès des acteurs les préconisations en matière d'indexation des marchés, en public comme en privé.
Le sujet étant complexe, la discussion et la transparence doivent être de mise, notamment vis-à-vis des clients particuliers, qui pourraient s'étonner de la hausse de prix de certains travaux ou interventions.
Pour la Capeb, l’enjeu est de "protéger les artisans de ces hausses massives", pour qu'ils ne voient pas leur marge rognée, sans pour autant bloquer le marché.
Les artisans sont donc appelés à rester vigilants sur le libellé des devis en précisant des prix valables un mois, avec une clause de revoyure.
Appeler aux bonnes pratiques
Dans son courrier, la Capeb en appelle aux "bonnes pratiques" qui sont autorisées par le Code de la commande publique. Les pratiques mentionnées sont les suivantes :
→ Ne pas avoir systématiquement recours aux marchés à prix ferme pour privilégier les marchés à prix révisables ;
→ Ajuster les paramètres de l’actualisation en cas de marché à prix ferme ;
→ Prévoir une période de validité des offres qui sont très limitées dans le temps pour ne pas exposer les entreprises à des variations économiques majeures ;
→ Faire preuve de vigilance sur le choix des indices pour que l’actualisation ou la révision reflètent bien les variations économiques qui sont liées à la prestation effectuée par l’entreprise. ;
→ Intégrer un indice supplémentaire dans une formule paramétrique lorsqu’un poste de charges (acier, zinc, cuivre...) est sous-estimé dans l’index BT de référence par rapport à la prestation réellement exécutée.
>> Consulter le courrier de la Capeb à Bruno Le Maire dans son intégralité.
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