Interview

« L’apprentissage est ancré dans le réel »

Le 05/06/2021
par CMA Alsace
La Chambre de Métiers d’Alsace (CMA) et l’académie de Strasbourg ont signé ce printemps une convention en faveur de l’apprentissage afin de bâtir une filière artisanale de qualité en Alsace. L’occasion d’échanger avec Élisabeth Laporte, rectrice de l’académie de Strasbourg.
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Vous venez de signer une convention de partenariat avec la CMA, dont le principe est unique en France. Qu’en attendez-vous ?

L’objectif premier de cette convention est de conforter la coopération exemplaire entre l’académie de Strasbourg et la CMA pour coconstruire une offre de formation par apprentissage concertée et complémentaire et élaborer ensemble des réponses adaptées aux besoins des jeunes.

Cela fait un peu plus d’un an que vous avez pris la tête du rectorat de Strasbourg, après une première expérience ici il y a dix ans. Quelle est votre vision de l’artisanat alsacien ?

 L’artisanat alsacien jouit d’une réelle dynamique et d’une image positive auprès des jeunes et de leur famille.

L’entreprise artisanale, c’est le quotidien de chacun d’entre nous. C’est le boulanger, le boucher ou le coiffeur chez lesquels nous allons, mais c’est sur tout celui qui, en proximité, dispose d’un réel savoir-faire.

À cela s’ajoute une dimension patrimoniale qui valorise la transmission de gestes professionnels adaptés et vise à promouvoir une exigence dans la qualité et le sérieux du travail réalisé.

C’est une véritable excellence. 

Vous avez œuvré notamment sur l’éducation prioritaire ou le décrochage scolaire. En quoi l’apprentissage peut-il être la solution pour remotiver certains jeunes ? 

L’apprentissage met un jeune en relation avec une entreprise dans laquelle le maître d’apprentissage va le conduire progressivement sur la voie de la maîtrise des gestes professionnels attendus.

L’apprentissage est ancré dans le réel ; l’alternance, entre lieu d’apprentissage et centre de formation, permet l’expérience concrète des enseignements théoriques reçus.

Rappelons à cet égard que l’académie de Strasbourg développe son action en cohérence avec des orientations définies par le recteur de la région académique Grand Est, tant dans le domaine du décrochage que celui de l’apprentissage.

Septembre 2020 marque la naissance du CFA académique. Quels changements induit-il ? Comment la CMA s’y implique-t- elle ?

En 2019, le choix de regrouper les 15 CFA en établissements scolaires en un CFA académique répondait à un triple objectif :

→ poursuivre autant que possible une régulation de l’offre de formation par apprentissage en lien avec nos partenaires historiques, dont la CMA ;

→ renforcer notre capacité à conduire une politique cohérente à l’échelle de l’académie de Strasbourg, non seulement en faveur du développement de l’ap- prentissage mais aussi directement en faveur des apprentis les plus fragiles ;

→ assurer une solidarité entre les différentes UFA (Unité de formation d’apprentis, NDLR) et permettre une couverture du territoire. La plus petite de nos UFA compte 23 apprentis alors que la plus grande en accueille 780 !

La CMA est un partenaire privilégié du CFA académique. Elle siège d’ailleurs à son conseil de perfectionnement au même titre que d’autres partenaires de premier plan.

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