Formation

L’apprentissage pour faire perdurer le métier

Le 25/11/2021
par CMA Grand-Est
Depuis 22 ans, Philippe Millet, carrossier à Remiremont, forme des apprentis scolarisés au Campus pôle des métiers de la CMA Grand Est à Épinal. « Former pour éviter la pénurie de main-d’œuvre », c’est son credo !
Partager :
CMA Grand-Est

L'apprentissage, c’est un fil qu’il ne faut surtout pas interrompre pour continuer à transmettre nos métiers », déclare Philippe Millet, à la tête d’un garage qui est passé de 4 à 23 salariés en 22 ans...

De là à dire qu’il a formé un apprenti chaque année et l’a gardé, on n’est pas loin de la vérité ! En tout cas, c’est sûr, une grande partie de l’équipe qui travaille là, que ce soit sur le site de Remiremont ou celui de Chavelot, a débuté par un apprentissage dans l’entreprise.

Pour cette rentrée 2021, trois apprentis sont en contrat au Garage Millet, en peinture, carrosserie et mécanique. Avec cette équipe de choc, l’artisan anticipe les départs à la retraite à venir.

« Un bon mécano ou peintre en carrosserie, je n’en ai pas dix devant la porte », explique-t-il.

Et même quand il n’y a pas de poste à pourvoir dans l’immédiat, Philippe Millet maintient l’effort de formation pour faire perdurer le métier.

« Notre profession doit se mobiliser si elle ne veut pas subir la pénurie de main-d’œuvre. Car malgré nos efforts pour former, beaucoup de nos jeunes vont vers d’autres horizons après leur diplôme, déplore l’artisan. On doit se mobiliser pour revaloriser nos métiers, et mieux rémunérer nos salariés pour fidéliser nos équipes. »

D’excellents équipements au Campus

Pour lui, même si les technologies évoluent à vitesse grand V dans l’auto, les garagistes indépendants ont encore leur place, parce que la clientèle a confiance en l’artisan.

« On s’est toujours adapté ! Ça demande de gros investissements en matériels et en formation. Ici on est autonome sur les deux sites : Diag, climatisation, géométrie 3D... »

Et Philippe Millet constate que les apprentis d’aujourd’hui sont très réceptifs à ces nouvelles technologies :

« Ce qui compte, c’est qu’ils soient motivés et qu’ils aient la fibre : autrefois, je prenais les jeunes qui se présentaient au garage.

Maintenant je les sélectionne à la suite du stage de troisième. J’en accueille régulièrement. De toute façon, je n’ai plus guère de candidats qui viennent spontanément. Je suis très attentif à ce que les apprentis aient chacun un tuteur.

Pas question qu’ils aillent donner un coup de main par-ci par-là : je souhaite qu’ils restent sur un poste pour bien comprendre le travail. Je suis souvent en relation avec les enseignants du Campus de la CMA.

Je m’implique dans la correction des examens : on est peu de professionnels à donner de notre temps pour l’établissement. Mais c’est important, de même que les enseignants doivent aussi aller régulièrement en entreprise et en formation, acquérir les nouvelles pratiques.

Tous mes apprentis sont au campus des métiers. Le centre de formation dispose d’excellents équipements. Les jeunes ont de la chance. Vous savez, confie en conclusion le carrossier romarimontain, mon grand regret, c’est de n’avoir pas été apprenti ! J’ai fait ma formation en lycée. C’est bien plus difficile de s’adapter au monde du travail quand on ne passe pas par un apprentissage. »

3 questions à Thierry Ancel, directeur de la formation à la CMA Moselle

La formation est l’un des grands enjeux des CMA. Il s’agit de former des jeunes
afin qu’ils puissent facilement entrer dans le monde professionnel.

Quel est le rôle de la CMA 57 en matière de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences ?

Former les jeunes est indispensable, mais pouvoir leur assurer rapidement un métier qualifié et porteur est un paramètre essentiel à prendre en compte. La CMA essaie d’attirer les jeunes et les personnes en reconversion dans les filières d’avenir. Il s’agit avant tout de former les jeunes dont notre société aura rapidement besoin.

Quelles sont les grandes nouveautés dans les contrats d’apprentissage depuis la réforme de la formation professionnelle ?

Afin de mieux répondre aux attentes des métiers dont les évolutions sont rapides,
les jeunes peuvent désormais entrer en apprentissage jusqu’à 30 ans, et tout contrat entre un jeune et une entreprise verra sa formation financée par un opérateur de compétences.

Pour finir, les jeunes ont la possibilité d’entrer en apprentissage tout au long de l’année et de faire valoir leurs acquis pour raccourcir la durée de leur formation ou, à l’inverse, la rallonger en cas de difficultés. Mais l’idéal reste tout de même le cycle scolaire avec un projet bien défini pour sécuriser le parcours.

Une fois l’apprentissage achevé, quel est le rôle de la CMA pour accompagner les nouveaux professionnels dans le monde du travail ?

L’apprentissage est un véritable tremplin vers l’emploi. Six mois après leur fin d’apprentissage, près de 80 % de nos apprentis occupent un emploi. Le savoir-faire artisanal est estimé et recherché par de nombreux acteurs, des TPE/PME aux grands groupes. En parallèle, nos conseillers sont également à disposition pour accompagner à la création ou bien à la reprise d’entreprise.

>> L’apprentissage a démontré son efficacité pour répondre aux besoins en compétences des entreprises artisanales. Pour les métiers de l’artisanat, il est un gage de transmission des savoir-faire entre les générations, de pérennité des entreprises, mais aussi du secteur artisanal. Les apprentis d’aujourd’hui sont les repreneurs de demain. La CMA Grand Est est aux côtés des artisans pour faire découvrir les métiers de l’artisanat aux jeunes, aider les entreprises à trouver des apprentis, organiser les formations (directement dans les centres de formation ou en lien avec des centres partenaires). L’enjeu pour l’avenir : assurer le maintien d’une offre de formations de qualité dans tous les territoires, et valoriser les métiers et l’apprentissage.

Partager :