« L’artisanat fait partie de l’âme de l’Alsace »
Madame Klinkert, vous attendiez-vous à cette nomination au gouvernement en tant que ministre déléguée à l’Insertion ?
→ Cela a été une grande surprise et surtout un grand honneur de pouvoir servir mon pays. Je suis consciente de la grande responsabilité que cela représente, de l’exigence de la fonction dans la crise difficile que nous traversons. J’y vois aussi un signe de considération envers l’Alsace et les Alsaciens.
Quels sont vos dossiers prioritaires et les grandes lignes de votre poste ?
→ Ma priorité, c’est de ne laisser personne sur le bord du chemin en apportant une solution à chacun de nos concitoyens. La politique que je mets en place en matière d’insertion s’appuie sur des dispositifs déjà existants, mais également sur des mesures nouvelles comme le Service public de l’Insertion et de l’Emploi, ou encore par des aides massives dans l’insertion par l’activité économique.
Face à la crise, il n’y aura pas de génération sacrifiée. L’obligation de formation des jeunes de 16 à 18 ans vient d’être prolongée par le plan « Un jeune, une solution », doté de 6,7 milliards d’euros. Ma priorité, c’est d’accompagner l’ensemble de nos concitoyens vers une formation ou un emploi, afin que chacun ait une solution.
Quelles sont les mesures envisagées par votre ministère et le gouvernement pour soutenir l’emploi en cette période de crise sanitaire, en particulier pour l’artisanat ?
→ Depuis le début de cette crise, sanitaire et économique, l’ensemble du gouvernement est mobilisé autour du Président de la République pour répondre à la gravité de la situation.
En ce qui concerne l’Insertion et l’Emploi, nous avons décidé d’investir des moyens inédits pour soutenir l’emploi dans notre pays. Sans les dispositifs de chômage partiel, de report des charges ou encore d’aides pour l’embauche d’apprentis, bon nombre d’entreprises auraient déposé le bilan.
Et nous continuerons à les accompagner. Nous apportons également un soutien nécessaire à l’embauche des personnes les plus éloignées de l’emploi.
Pour cela, j’ai déployé, avec mes collègues Élisabeth Borne et Sophie Cluzel, un plan massif de 300 millions d’euros en faveur des entreprises inclusives.
Enfin, en ce qui concerne l’artisanat, il est évident qu’il doit pouvoir bénéficier des aides de l’État, au même titre que l’ensemble des TPE et PME.
Mais plus que les autres, il faut un effort dans la formation des jeunes et des personnes éloignées de l’emploi. Pour cela, le gouvernement facilite le recours aux apprentis, avec une prime de 5000€ pour les moins de 18 ans et une prime de 8 000 € pour les plus de 18 ans. Cela permettra à l’artisanat d’avoir un gisement de main-d’œuvre qualifiée, et donc de se développer.
Que représente pour vous l’artisanat alsacien ?
→ L’artisanat fait partie de l’âme de l’Alsace, comme de l’ensemble du pays. Il fait partie de sa culture et de son histoire, mais il est aussi une des clés de son avenir. Nous avons toujours été une terre de travail, de savoir-faire connus et reconnus dans le monde entier. Les artisans perpétuent le lien social, ils offrent des perspectives à notre jeunesse.
L’artisanat alsacien, par exemple, a toujours su préserver et réinventer en même temps. Nous devons tout faire pour nous tenir à ses côtés aujourd’hui et demain.
Allez-vous continuer votre mobilisation pour votre région d’origine ?
→ Bien sûr ! J’ai pour ma région d’origine un attachement particulier. J’ai travaillé d’arrache-pied avec l’ensemble de mes collègues pour permettre la renaissance institutionnelle de l’Alsace, au service des Alsaciens.
Je suis aujourd’hui pleinement mobilisée à ma tâche, mais je prendrai toute ma place au sein de la Collectivité européenne d’Alsace pour servir l’ensemble des Alsaciens et l’ensemble des territoires d’Alsace.
>> Entretien réalisé le 24 novembre 2020, sous réserve de l’évolution de la crise sanitaire de la Covid.
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