Parcours

Pierre-Adrien Plet, facteur d’orgues à Macey

Le 18/06/2019
par CMA de l'Aube
Après six années passées à ses côtés, Pierre-Adrien Plet a récemment racheté à son père l’entreprise familiale de facture d’orgues localisée à Macey. Labellisée entreprise du patrimoine vivant, elle est principalement spécialisée dans la restauration des orgues d’église et de cathédrale, leur entretien et leur maintenance, mais peut aussi fabriquer des instruments neufs.
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Éric Plestan, président de la CMA de l’Aube, discute avec le facteur d'orgues Pierre-Adrien Plet.Avril 2019. Éric Plestan, président de la CMA de l’Aube, est allé à la rencontre de Pierre-Adrien Plet.

En France, les facteurs d’orgue sont moins de 300, chefs d’entreprise et employés compris, dont plus de la moitié travaillent en microentreprise. Dans le Grand Est, les entreprises dans ce domaine qui emploient plusieurs salariés se comptent ainsi sur les doigts d’une main.

«  C’est un métier délicat qui regroupe une dizaine de techniques différentes : charpente, ébénisterie, marqueterie, travail des peaux, forge, soudure, menuiserie, tuyauterie  », décrypte Pierre-Adrien Plet. «  Il n’y a pas d’instruments fabriqués ou restaurés à la chaîne, (…) chaque travail est unique et nécessite de se réinventer en permanence  », précise le facteur d’orgues. Un métier de passion dans lequel il s’est lancé en 2013, après avoir été enseignant en histoire-géographie pendant sept ans.

« Mes parents m’avaient dit de ne pas exercer ce métier usant où l’on travaille plus de 55 h par semaine et qui impose de fortes contraintes familiales, mais j’ai baigné dans cet univers, j’étais en classe d’orgue jusqu’à mes 18  ans au conservatoire, j’aime la diversité de ce que l’on est amené à réaliser et, surtout, le fait que l’on voit ce que l’on fait. Aujourd’hui, je sais pourquoi je me lève chaque matin », confie Pierre-Adrien.

Dans le respect des origines

Formé en deux ans en bac pro à Eschau, seul centre national de formation de facteurs d’orgues, Pierre-Adrien Plet a poursuivi son apprentissage au côté de son père, dans un métier où l’on a coutume de dire qu’il faut au moins dix années pour en entrevoir toutes les subtilités. C’est lui qui lui transmet son exigence sur l’historicité des méthodes, des matériaux lors de la restauration.

«  Nous sommes l’une des rares entreprises en France, sinon la seule, à toujours chercher à retrouver les techniques, les produits utilisés lors de la création de l’instrument. Cela implique un important travail de recherche selon l’époque de fabrication, les spécificités locales  », pointe Pierre-Adrien. Salle des machines où se trouve l’outillage à bois, salle de montage, forge, atelier de tuyauterie, salle d’harmonie, dans chacune des pièces dédiées, tout le travail se fait à la main, avec une précision très fine.

Pour le nouveau gestionnaire de la manufacture, l’enjeu aujourd’hui est le recrutement de salariés et leur maintien sur le long terme au sein de l’entreprise, dans un contexte où la mobilité professionnelle est presque devenue une norme. Dans ce métier d’artisanat d’art où se mêlent le bois et les métaux, le travail ne manque pas. Ce sont les employés qualifiés qui se font rares, le nombre d’apprentis facteurs d’orgues étant trop faible. Face à ce défi, Pierre-Adrien est plus que jamais engagé et souhaite aller à la rencontre d’enseignants en ébénisterie, en menuiserie pour leur parler de son métier, de ses besoins et ainsi pouvoir perpétuer la transmission des savoir-faire.

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