Octobre Rose

« Prendre soin des personnes fragilisées : une évidence »

Le 12/10/2022
par CMA 57
Chaque année depuis ving-sept ans en France, le mois d’octobre est le mois consacré à la lutte contre le cancer du sein. À cette occasion, nous vous présentons Murielle Viala, socio-esthéticienne dans le secteur d’Audun-le-Tiche, qui parle de son métier encore trop peu connu.
Partager :

Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs votre métier et ce qui le différencie de l’esthétique traditionnel ? 

La socio-esthétique est un outil relationnel qui oriente les soins esthétiques vers l’aide à la personne dans sa globalité, tout en s’adaptant aux spécificités de chaque bénéficiaire.

Cet outil permet un travail sur le « mieux-être » et l’image de soi, afin d’améliorer la qualité de vie, de recréer du lien, de restaurer l’estime de soi et la dignité, de retrouver une identité sociale. L’esthétique traditionnelle pratique les soins de beauté.

La socio-esthétique s’appuie sur la notion de « prendre soin de... », en collaborant avec
une équipe pluridisciplinaire médicale, sociale ou carcérale, sur un projet défini en amont.

À qui s’adressent vos prestations ?

La socio-esthéticienne intervient auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique, psychique ou par une détresse sociale.

Quelles ont été les raisons de votre engagement en tant que socio-esthéticienne ?

Une socio-esthéticienne est d’abord esthéticienne, avec une certaine expérience professionnelle, avant de pouvoir se former à la socio-esthétique.

J’ai commencé par travailler en institut de beauté, puis j’ai créé mon entreprise d’esthétique à domicile.

J’ai été confrontée rapidement à une clientèle avec des problématiques de santé, ce qui a mis en évidence mes limites de compétence : « Est-ce que ma pratique des techniques esthétiques et l’utilisation des produits cosmétiques classiques sont les plus sûres, sont-elles adaptées à cette clientèle souffrante ? »

Cette question méritait une réponse afin de continuer à travailler sereinement. Pour trouver cette réponse, une seule solution : me former !

L’enseignement et l’immersion dans les structures lors des différents stages ont révélé
une vocation : prendre soin des personnes fragilisées est devenu une évidence, une priorité.

Comment la socio-esthétique contribue-t-elle à améliorer le quotidien des personnes en situation de dépendance ?

La socio-esthétique est un outil complémentaire des thérapies classiques. Elle apporte détente, apaisement, réconfort. Elle contribue au lâcher-prise. Les interventions permettent également de créer du lien, de redéfinir le schéma corporel, d’améliorer la confiance en soi.

Comment votre rôle est-il perçu par les bénéficiaires du service ? Rencontrez- vous des difficultés ?

Souvent, les bénéficiaires des services confondent esthéticienne et socio- esthéticienne et ne comprennent pas notre présence. Ils ont tout à fait le droit de refuser nos interventions, ils sont libres de leur choix.

Nous échangeons tout de même avec les patients, nous prenons notre temps pour créer du lien. Petit à petit la confiance s’installe, nous finissons par devenir leurs bulles d’oxygène.

Finalement nous ne rencontrons que rarement des difficultés, tout est question de bienveillance.

Quel est votre cadre de travail (établissement médical, domicile du bénéficiaire...) ?

Notre cadre de travail est multiple :

  • Domicile ;
  • Association ;
  • Établissement médical, social, carcéral ;
  • Soins palliatifs ;
  • Associations en lien avec le cancer, et bien d’autres encore.

Comment vous faites-vous connaître ?

Nous sommes très peu de socio- esthéticiens en France. Nous travaillons essentiellement grâce au « bouche-à-oreille ».

Nous diffusons également beaucoup sur les réseaux sociaux et nous sommes, pour la plupart, réunis en association.

Pour ma part, je suis référente de la région Grand-Est pour le CoSE : Comité de socio-esthétique, national et international qui a pour objectif de valoriser, développer, protéger la profession de socio-esthéticien.

Quel est le prix moyen d’une séance de socio-esthétique ?

75 € de l’heure en moyenne pour des ateliers collectifs. Le prix est variable en fonction de la fréquence des actions au sein d’une même structure.

>> + d'infos auprès de votre CMA Moselle. 

Partager :