Pacte artisanat

Quand les artisans mosellans s'élancent

Le 03/06/2021
par CMA 57
Avec un emploi sur 8 et une entreprise sur 3 dans le Grand Est, les entreprises artisanales constituent un levier d’attractivité des territoires. Forte de ce constat, la Région a décidé en 2017 de dynamiser ce secteur d’activité en le dotant d’un fonds de 5 millions d’euros sur trois ans, confié à la chambre de métiers et de l’artisanat Grand Est : le Pacte Artisanat. Alors que le Pacte Artisanat entre dans sa deuxième phase (2021-2023, voir pages 14-15), découvrons comment le soutien de la Région Grand Est a permis à des artisans de notre département de monter en puissance !
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Localisée à Verny, Vernois Traiteur est une affaire de famille qui a commencé en 1989.

Ce dispositif favorise la croissance des entreprises par l’investissement. Depuis sa création en 2017, 340 dossiers ont été déposés par la CMA 57. 4 850 000 euros ont été ainsi attribués à des entreprises mosellanes parmi lesquelles MGB et Vernois Traiteur. Témoignages.

L’entreprise MGB, une TPE de Moselle-Est (Sarreguemines) créée en 1999.

« Nous fabriquons des pièces métalliques pour l’industrie mécanique et pour le domaine refroidisseurs/climatisations (plus de 1 350 références).

En 2019, nous avons pris la décision de développer notre capacité de production pour pouvoir absorber plus de commandes tout en répondant à l’exigence de qualité de nos clients.

Les financements obtenus par l’AMI, dont le dossier a été porté par la CMA 57, nous ont notamment permis d’acquérir de nouvelles machines à commande numérique

Nous avons gagné en efficacité et en autonomie car nous sommes maintenant en mesure de gérer toute la chaîne de production depuis la réception des matériaux à l'emballage des pièces usinées.

À l’origine, nous n’étions que trois et depuis, nous avons pu embaucher deux personnes pour assurer la production. »

Localisée à Verny, Vernois Traiteur est ne affaire de famille qui a commencé en 1989. Thomas Bouhelier, directeur général.

« Évoluant rapidement vers l’activité traiteur et la restauration collective, l’entreprise a connu une croissance constante jusqu’au début de la crise de la Covid.

Pour autant, nous avons pu être réactifs dans le volet restauration collective grâce aux investissements réalisés avec l’enveloppe « Artisanat de demain ».

Les nouveaux équipements et le réagencement des espaces ont fait leur preuve. Ils sont fonctionnels, à la hauteur de nos attentes avec une ergonomie et une sécurité renforcées.

Nous avons été en mesure de doubler notre capacité de production pour satisfaire la demande expresse d’établissements scolaires confrontés à des cas de Covid dans les cantines. »

Le pass transmission 

Installée depuis 11 ans rue du Ruisseau à Woippy, la boulangerie Bagou a vécu un instant solennel courant avril : la première étape d’une transmission salariale

« Passé la cinquantaine, je cherchais à lever le pied tout en conservant une activité », explique son dirigeant Bertrand Goudenhooft.

Le boulanger aux valeurs éthiques affirmées (utilisation de farines locales, participation aux Éco-défis...) avait déjà son idée en tête : impliquer ses collaborateurs. 

« Sur 10 employés, je suis content d’avoir réussi à en fédérer 5 autour du projet de reprise, chacun des corps de métiers est représenté : vente, boulangerie et pâtisserie. » 

Pour mettre sur pied cette transmission, il s’est naturellement tourné vers son conseiller CMA 57, Jérôme Kulling, avec qui il était en contact régulier.

Celui-ci a alors procédé à un premier diagnostic pour déterminer la valeur de l’entreprise et établir une ébauche de plan de faisabilité

« Nous avons aussi fixé un rendez-vous avec un avocat partenaire pour connaître les possibilités qui s’offraient au cédant », précise Jérôme Kulling. La Scop envisagée au début a finalement été remplacée par un montage alternatif plus avantageux pour toutes les parties.

« Nous sommes désormais 6 actionnaires à parts égales de la holding qui a été créée, indique le boulanger woippycien. J’ai veillé à ce que l’entrée au capital soit accessible à toutes les bourses.

Je suis fier que ma première apprentie, aujourd’hui âgée de 25 ans, ait pu prendre part au projet », se réjouit-il.

Le mot du conseiller 

« M. Goudenhooft a été avisé de préparer la transmission de son entreprise bien en amont. Il a ainsi pu dessiner cette solution atypique, en accord avec sa situation et son projet de cession salariale. Cette option encore peu répandue est pourtant prometteuse », Jérôme Kulling.

Le pass performance

Pasteure de profession, Régine Lehner a rejoint le secteur artisanal en 2019 en créant son atelier de poterie « J’aime la Terre » à Walscheid. Elle concrétise ainsi une envie qui avait germé dans les années 2000 lorsqu’elle s’est familiarisée avec la poterie.

Une passion pour l’argile qu’elle a alimentée par une pratique assidue, de nombreux stages et voyages. « En ce qui concerne la poterie, je suis mon intuition et je laisse l’objet sortir de mes mains. » 

Sur les marchés, les retours positifs des premiers clients la confortent dans son projet. Si elle se fie à son instinct pour l’aspect créatif, elle préfère s’adresser à la CMA 57 pour la dimension entrepreneuriale. 

« Au début, on est un peu perdu : se faire accompagner ça change tout ! », se rappelle-t-elle. C’est Régine Ternard, conseillère entreprise à la CMA 57 de Sarrebourg qui lui a permis d’y voir plus clair pour développer son activité.

Elles ont cerné ensemble plusieurs objectifs à moyen terme parmi lesquelles la création d’un site Internet et l’achat d’un four. Procédant étape par étape, les différents leviers ont été actionnés pour lui permettre de les atteindre : la formation, le montage de dossiers... 

« Cet accompagnement a été précieux, m’ouvrant la porte à des initiatives, des financements, des contacts... », s’enthousiasme Mme Lehner.

La reconnaissance « métiers d’art » a aussi été un moment clé de l’évolution de son activité qui est en train de prendre de l’ampleur avec l’ouverture prochaine de sa boutique-atelier à Walscheid.

Le mot du conseiller 

« Le plan d’actions de Mme Lehner a été fixé en fonction de ses objectifs de développement. Quel que soit le domaine, lorsque la passion est là, notre rôle est de guider l’artisan vers les opportunités qui lui permettront de croître et de faire fructifier son activité »,

Régine Ternard

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