Un quart des travailleurs indépendants vit sous le seuil de pauvreté
En 2019, la France comptait plus de 3 millions de travailleurs indépendants. Issus de secteurs variés, le bilan est sans appel : plus d’un quart des indépendants gagne moins de la moitié du Smic annuel.
Parmi les profils les plus concernés, on compte les femmes, les travailleurs qui commencent leur carrière professionnelle, mais aussi les seniors qui poursuivent une activité au-delà de leur 65 ans.
Sur ces trois millions d’indépendants recensés sur l’hexagone, un peu plus de 10% gagnent moins de la moitié du salaire minimum et 18% vit sous le seuil de pauvreté.
Sur le point de vue des chiffres, cela représente pas moins de 540.000 travailleurs.
En comparaison, le taux de pauvreté global avoisine les 14% sur l’ensemble du territoire français.
Chez les artisans ?
Parmi les artisans indépendants, ils sont 29% à gagner très peu et 23,6% à vivre sous le seuil de pauvreté. Quant aux chefs d'entreprise de dix salariés ou plus, ils représentent 7,7% à gagner très peu et 5,9% à se trouver sous le seuil de pauvreté.
Une tendance à nuancer
L’étude de l’INSEE met en avant que cette pauvreté est tout de même à nuancer : les travailleurs concernés, même s’ils vivent sous le seul de pauvreté, ne sont pas pauvres pour autant, au sens propre du terme, puisque des leviers économiques viennent compléter leurs revenus :
- Les allocations chômage ;
- La pension de retraite ;
- Les revenus plus élevés du conjoint.
Au final, seuls 12 % des indépendants cumulent à la fois des faibles revenus et un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté.
6 % gagnent plus qu'un demi-SMIC mais vivent tout de même en dessous du seuilcritique des 1.102 euros.
À noter également que les prestations sociales sont colossales chez ces travailleurs puisque qu’elles apparaissent comme un secours important à travers les chiffres de l’étude :
17,4 % des indépendants touchent le revenu de solidarité active (RSA), la prime d'activité (PA) et/ou l'allocation adulte handicapé (AAH). Chez les indépendants qui sont sous le seul de pauvreté, ce chiffre grimpe à 29%.
Les femmes, premières concernées
Le contraste est frappant : la part des indépendants qui vivent sous le seuil de pauvreté est de 34 % chez les familles monoparentales alors qu’il est de 12 % chez les couples sans enfants.
Un niveau plus haut que chez les personnes salariées (15 % et 3 %).
Les femmes, elles, perçoivent des revenus nettement moins importants : elles sont 30 % à gagner « très peu » alors que les hommes représentent 26 %.
Et chez les jeunes ?
Les travailleurs indépendants les plus jeunes sont ceux qui ont des revenus d’activité très bas.
Les indépendants de moins de 30 ans sont deux fois plus souvent micro-entrepreneurs que l’ensemble des indépendants (48 % contre 24 %).
Une tendance qui s’explique majoritairement par le plafonnement du chiffre d’affaires annuel.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire