L'Institut pour les savoir-faire français émerge à la Maison de l'Océan
Exit l'Institut national des métiers d'art (INMA), place à l'Institut pour les Savoir-Faire Français ! C'est parmi les ors de la Maison de l'Océan - Institut océanographique, qu'a été dévoilée la nouvelle identité de l'institution, le 21 mars dernier, lors d'une matinée de présentation et d'échanges.
"135 ans, c’est un bel âge pour se réinventer", a introduit le président de l'institution, Luc Lesénécal. "L’histoire de ce lieu vibre avec celle de notre institut. Toutes deux sont des maisons reconnues d’utilité publique, passionnées et visionnaires. Fondateur de ce lieu, Albert Ier de Monaco, grand défenseur des océans, avait voulu que ce palais scientifique de la mer s’entoure de talents français au savoir-faire reconnu. La maîtrise du geste est partout autour de vous..."
"L’histoire nous observe"
Fort de ce parallèle, le président et la directrice de l'Institut pour les savoir-faire français, Anne-Sophie Duroyon-Chavanne, ont retracé la chronologie de cette institution de promotion des métiers d'art. Fondée en 1889 sous le nom de Société d’encouragement à l‘art et l’industrie, "elle avait pour mission originelle de rapprocher les petits ateliers des grandes manufactures", a posé la directrice.
Reconnue d’utilité publique en 1905, l'institution place les artisans d’art au coeur des expositions et salons, et crée même des prix tels que le Grand Prix du Cinéma français, ou le prix René Gabriel. En 1976, la structure intègre la notion de "métiers d’art", et en 1994 sont nommés les premiers Maîtres d'art. Les années 2000 marquent un coup d'accélérateur : création du prix avenir Métiers d'art, du label Entreprise du Patrimoine Vivant (2005), pilotage du dispositif maître d’art-élève (2012). En 2015, l'INMA rédige les fiches métiers associées aux 281 métiers d'art dorénavant listés par décret, "devenant ainsi leur gardien", a imagé Anne-Sophie Duroyon-Chavanne.
D'autres dates scelleront et orienteront les missions de l'Institut : attribution de la gestion du label EPV (2019), création d'un Pôle d’intelligence économique (2021), et, plus récemment, élaboration d'une nouvelle stratégie en faveur des métiers d'art, en collaboration avec le Gouvernement (2023).
Un "aboutissement", plus qu'une métamorphose
"En cinquante ans, les métiers d’art ont gagné une assise robuste, une existence propre. Nous leur faisons une promesse : celle de ne pas les abandonner. Au contraire, ils restent au coeur de notre engagement."
C'est par ces mots que Luc Sénécal a synthétisé la feuille de route de l'Institut pour les savoir-faire français. Dispositif Maître d’art - élèves, JEMA... Autant de dispositifs et d'événements "qui assurent une caisse de résonance régulière aux métiers d'art", a-t-il rappelé. "Nous souhaitons projeter les métiers d'art français hors de nos frontières, via les JEMA, mais aussi via les grands événements mondiaux, comme la prochaine exposition universelle d’Osaka".
Avec le soutien des ministères de la Culture et de l’Économie, l’Institut déploiera donc une stratégie nationale en faveur des métiers d'art, initiée en 2019. Baptisée Kairos ("le temps du moment opportun", en grec), cette stratégie vise à "accompagner les métiers d’art, encourager les vocations et renforcer leur reconnaissance auprès des institutions, des prescripteurs et du grand public", a développé Anne-Sophie Duroyon-Chavanne.
Trois missions-clés
Doté d'une nouvelle identité visuelle, l'Institut pour les savoir-faire français se donne pour missions :
- de faire rayonner les savoir-faire des métiers d'art à l'échelle nationale mais aussi europénne et mondiale
- de faire perdurer les savoir-faire français à travers des dispositifs liés à la formation, à la promotion des métiers et à l'archivage
- de promouvoir les entreprises des métiers d'art auprès des acteurs publics et privés.
D'autres projets à court et moyen terme permettront de poser les bases de ces orientations. L'Institut espère ainsi atteindre 2.500 entreprises labellisées EPV en 2025. En outre, le projet de recensement Les Éclaireurs permettra de mesurer le poids économique de l’écosystème des métiers d'art. Enfin, de nouveau outils seront mis en place, tels qu'un annuaire (d'ores et déjà en ligne) et une nouvelle session de l'accélérateur "Savoir-Faire d’exception".
>> Retrouvez l'intégralité de la matinée de présentation de l'Institut pour les Savoir-Faire Français, en vidéo
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