Du sur-mesure au bout des doigts
Il faut bien connaître l’adresse pour trouver l’atelier-boutique au nom poétique d’Ambiance d’abat-jour. En entrant, on y découvre une impressionnante collection d’abat-jour, de toutes les formes, de toutes les tailles, de tous les styles. La gérante de cette caverne d’Ali Baba depuis 11 ans, c’est Dorothée Lenoir, fabricante et restauratrice. Elle a appris son métier "sur le tas" auprès de sa tante à qui appartenait auparavant l’entreprise.
Ici, toutes les pièces sont élaborées sur commande, confectionnées à la main dans le souci du moindre détail. "La dernière étape est le bordage de l’abat-jour, je le réalise manuellement à la colle sur une machine fabriquée maison, cela garantit une meilleure adhérence que les bordages adhésifs que l’on peut trouver actuellement sur le marché. Ce travail de finition a l’air simple mais, en fait, il nécessite un véritable coup de main", explique Dorothée.
La touche finale
Choix de la carcasse (armature de l’abat-jour), de la matière, du bordage, ajustement au prix demandé par le client, chaque abat-jour est personnalisé aux bons soins de la technicité de cette chef d’entreprise d’origine polonaise qui a appris à coudre dès l’école primaire mais qui insiste sur le fait qu’elle est encore chaque jour en formation.
J’aime travailler dans l’urgence, je suis plus productive et plus créative.
L’entreprise, qui compte aujourd’hui deux salariés à temps plein et un salarié à temps partiel, réalise plus de 11 000 pièces chaque année, de la fabrication au conditionnement. Parmi ses clients localisés un peu partout en France, dont certains la suivent depuis plus de 20 ans, mais aussi en Suisse, en Belgique ou au Luxembourg, il y a des boutiques, des hôtels, des décorateurs, des revendeurs, de grandes marques, et quelques particuliers. Quelques-unes des pièces créées sont en vente à l’office du tourisme de Troyes, ou rayonnent à l’international, aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou encore au Sénégal, envoyées par des clients français.
Les commandes arrivent par bouche-à-oreille mais souvent à la dernière minute. "Lorsque l’on décore une pièce, on a tendance à ne penser à la lumière qu’à la toute fin", s’amuse Dorothée. "Les commandes se font la plupart du temps du jour au lendemain, mais ça ne me dérange pas. J’aime travailler dans l’urgence, je suis plus productive et plus créative. Je fonctionne beaucoup à l’instinct", avoue-t-elle. De la minutie, de l’habilité, de l’imagination, la chef d’entreprise n’en manque pas, c’est d’ailleurs ce qui lui a valu de recevoir début mars le "coup du cœur du jury" aux Trophées de l’artisanat au féminin organisé par la CMA Aube.
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