Le plus jeune Mof de France est meusien
Avec Léo Cappuccio, seul Meusien connu qualifié pour l’épreuve nationale, nous avons durement croisé les doigts. Espérant qu’il réussisse ce que nul n’était parvenu à atteindre jusqu’à présent, devenir le premier Mof meusien. Et voici que nous apprenons, sur le tard, qu’un Mof meusien peut en cacher un autre. Ce n’est pas un mais deux premiers Mof meusiens qui portent désormais la plus haute distinction du secteur des métiers.
Cet autre Mof est Kevin Flour. À 25 ans, il est aussi le plus jeune Mof de ce 26e concours. Salarié de l’entreprise Solu’Zinc de Troyes et formateur « Aux compagnons du devoir » à Reims, ce couvreur ornemaniste se cachait dans les territoires champenois. Mais il est bien meusien, il a grandi à Sauvigny et s’est inscrit avec cette adresse au concours du Mof. Et c’est tant mieux !
On lui a volé la vedette à l’Élysée
Même les conseillers du président de la République s’étaient emmêlé les fiches. Son nom aurait pu être cité de la bouche du président dans un des somptueux salons de l’Élysée, puisqu’il est de coutume de féliciter nominativement le doyen et le cadet des lauréats. Mais non ! quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! C’est un jeune de 26 ans, d’un an son aîné qui s’est glissé dans le discours présidentiel à sa place.
« Mon parcours je le dois à ma mère »
Kevin s’est senti solidement éduqué, sa mère lui répétait qu’elle déciderait pour lui jusqu’à ses 18 ans. Son père, artisan couvreur, lui a transmis les valeurs du travail bien fait et celles de l’engagement. À 16 ans, lorsque sa mère l’a poussé à l’extérieur du cocon familial pour qu’il arpente les routes du tour de France, il n’a mis que deux semaines à lacer fermement ses chaussures pour entamer un circuit qu’on pourrait qualifier de déroutant. Il découvrait alors qu’elle avait raison et qu’il allait se passionner pour un tour de France un peu particulier. Son parcours allait se prolonger pendant près de huit ans et franchirait bien souvent les frontières nationales.
8 ans de voyage professionnel
Et que de souvenirs ! Le début de son tour de France est relativement académique. Comme le veut la tradition, il doit changer tous les six mois de ville et d’entreprise. Il enchaîne alors les expériences à Saint-Étienne, Brest et Troyes. Et puis il décide de travailler une année durant en Autriche. Dans le même temps il se classe premier des Olympiades des métiers dans les épreuves de Champagne-Ardenne. Il « découvre » ensuite les toitures de montagne à Lausanne, il y séjourne une année, le temps de décrocher le titre de champion du monde de couverture en binôme avec un ami, Benoît Foucault. Il présente son chef-d’œuvre à Lyon, un magnifique parapluie en cuivre et en ardoise. Porté au grade de compagnon, il assure les missions de responsable de corporation à Bordeaux pendant un an. Il s’envole ensuite pour l’Australie, il y travaille, surfe sur les plus belles vagues de Sidney et retrouve la France l’année suivante avec une très bonne maîtrise de la langue anglaise. Il s’inscrit au concours "Un des meilleurs ouvriers de France". Après 1 000 heures de travail, il présente la pièce du sujet de sa famille de métier, un ornement de dôme. Kevin n’a que 25 ans, nous connaissons le résultat, la suite c’est autre chose, c’est Kevin qui l’écrira. On devrait à nouveau être impressionné. Félicitations et chapeau bas !
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire