Celso SAS : la carte de la valeur ajoutée
L’objet exposé ? Un coussin de cockpit conçu pour Airbus, histoire de jouer la carte française, même si nous travaillons aussi pour l’américain Boeing, le marché russe ou chinois (30 à 40% d’export). La mousse qui le compose a la particularité de répondre à un cahier des charges très strict imposé par l’industrie aéronautique (résistance au feu, aux fumées, au dégagement calorifique, absorptions dynamique et vibratoire, critères de confort selon le modèle…). Tout sauf une mousse classique donc !
Ça fait quoi d’être exposé à l’Élysée ? Nous sommes très contents. C’était une première, donc nous ne savions pas à quoi nous attendre, si un produit "techno" comme le nôtre aurait sa place ici. C’est aussi une vraie reconnaissance pour le travail de nos salariés. Et un moment très convivial où j’ai pu rencontrer des chefs d’entreprise tous animés de la même passion pour leurs produits, tous très engagés pour leur territoire.
Être artisan aujourd’hui ? J’ai une formation d’ingénieur et, quand j’ai repris cette entreprise, suite au départ en retraite de mon père, en 2006, nous étions déjà loin de la petite entreprise artisanale de marquage de feutre, créée par mon aïeul en 1905. Mais nous avons encore toujours dans nos ateliers des gens de métier, des couturiers, des garnisseurs…, des gens qui savent produire de leurs mains. C’est la mort de ces métiers qui, à un moment, a provoqué la fuite des industries. Si l’on veut conserver nos entreprises en France, il faut jouer la carte de la valeur ajoutée, des produits innovants et très techniques. C’est sur ce credo que nous sommes vraiment concurrentiels vis-à-vis de l’étranger.
Vos projets en 2020 ? Nous allons agrandir notre usine et passer de 5.000 à 7.000m2. Cela nous permettra de suivre l’évolution de nos marchés. Dans notre secteur, nous avons une autre conception du "carnet de commandes" : quand nous signons un contrat avec Bombardier, il nous engage pour 50 ans ; chez Airbus, nous devons assurer la production, les rechanges et les pièces détachées jusqu’à 30 ans après la production du dernier engin ! En fait, je travaille déjà pour mes petits-enfants, alors même qu’ils ne sont pas encore nés…
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