Pénuries dans le BTP : Bercy en appelle à la solidarité
Productions ralenties en 2020 et forte augmentation des demandes en 2021 ont entraîné une pénurie des matières premières (acier, bois, zinc, PVC…), et donc une hausse de leur prix.
Celles-ci impactent fortement le secteur du bâtiment, pourtant dans un bel élan depuis la reprise des activités.
Très inquiètes, les organisations professionnelles du secteur n’ont cessé ces dernières semaines d’alerter le Gouvernement sur les problèmes engendrés par le manque de matériaux disponibles : impossibilité de livrer à temps certains chantiers, risques de pénalités de retard, travail à perte quand les devis étaient signés de longue date sur la base des anciens prix…
Après avoir réuni les acteurs du BTP la veille, le mardi 16 juin, Bercy, par la voix de son principal locataire, Bruno Le Maire, a annoncé 3 mesures « immédiates » pour soutenir le secteur.
Ne pas appliquer de pénalités de retard
Première mesure : une circulaire sera signée et remise aux acheteurs de l’État très rapidement et les engagera à "ne pas appliquer de pénalités de retard » aux TPE et PME, si un retard pris sur un chantier est le résultat d’un défaut d’approvisionnement en matières premières, jugé « cas de force majeur » par le ministre de l’Economie.
Bruno Le Maire en a appelé “à la solidarité dans la filière entre petites entreprises et donneurs d’ordres pour aménager les délais et les coûts”.
Les collectivités locales, qui sont autonomes, ne sont pas concernées directement par cette circulaire, mais vivement encouragées par Bercy à respecter cette démarche solidaire.
La création d’un comité de crise
Ce comité, piloté par Pierre Pelouzet, médiateur des entreprises, aura pour mission de « signaler les abus, et le non-respect des règles de solidarité ».
Preuve de l’implication du Gouvernement, Bruno Le Maire a annoncé que l’État était prêt à publier les noms des structures qui ne joueraient pas le jeu, autrement dit à pratiquer le « name & shame ».
Le lancement d’une médiation de filière
Cette mesure avait déjà été annoncée en mai dernier par Alain Griset, ministre délégué aux PME.
Axée sur la bienveillance, cette structure pourra veiller à la non-application de pénalités en cas de retard de livraison ou d’exécution et à accorder des reports de délais.
D’autres propositions des organisations professionnelles du bâtiment sont encore à l’étude au ministère, comme la création d’un crédit d’impôt indexé sur le coût des matériaux ou une prise en charge à 100% du chômage partiel en cas d’arrêt forcé d’un chantier.
Elles pourraient faire l’objet de nouvelles annonces dans les prochaines semaines.
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