Recruter et gérer ses collaborateurs : la CMA, intermédiaire de terrain indispensable aux artisans
Vous avez pour ambition de créer votre entreprise et de recruter des collaborateurs ?
Vous souhaitez former vos salariés à de nouvelles compétences ? Vous prenez votre retraite et vous aimeriez trouver un repreneur ?
À chaque étape de la vie de votre entreprise, la Chambre de Métiers d’Alsace se tient à votre disposition pour vous épauler dans la gestion de vos ressources humaines.
Car, en tant que dirigeant d’une entreprise artisanale, vous serez amené à recruter, former, motiver et fidéliser vos salariés.
Plusieurs outils, proposés par la CMA, pourront vous permettre, entre autres :
→ d’identifier vos besoins ;
→ de trouver les bons interlocuteurs ;
→ de trouver des formations pour faire évoluer vos salariés ;
→ d’instaurer un dialogue social motivant ;
→ de diminuer votre taux de rotation du personnel ;
→ et d’augmenter ainsi votre retour sur investissement.
Une « bonne » gestion des ressources humaines vous permettra d’améliorer votre productivité grâce aux compétences et à l’implication de vos salariés, et procurera une réelle valeur ajoutée face à la concurrence.
Mission recrutement
L’identification des besoins en compétences de votre entreprise est fondamentale lors de votre développement.
Ainsi, la CMA collabore avec la Maison de l’Emploi et de la Formation (MEF) de Mulhouse sud Alsace en proposant une plateforme RH : un soutien gratuit et personnalisé en ressources humaines pour les TPE et PME de 1 à 49 salariés du Sud Alsace, de tous secteurs d’activité :
« L’idée est d’aller au-devant des entreprises du territoire pour les sensibiliser à la prise en compte de leurs ressources humaines, surtout de manière prévisionnelle », souligne Yannick Guibout, chargé de développement économique à la CMA.
→ L’objectif est d’apporter au dirigeant des informations en matière de recrutement (aides financières, fiches de poste...), de formation des salariés, d’obligations de l’employeur mais aussi des outils et contacts pour faciliter la gestion du personnel.
« Face à la raréfaction de certains savoir-faire, il est possible également de mettre à disposition des salariés d’une autre entreprise. »
Une collaboration similaire va être lancée avec la MEF de Strasbourg prochainement.
Dans ce même objectif, la CMA a signé une convention avec Pôle emploi en 2016 : Nicolas Hauss, chargé de développement économique à la CMA
« recense les besoins en recrutement des entreprises artisanales et les transmet aux référents Pôle emploi. Cela permet un traitement renforcé des candidatures sur ces postes très spécifiques », explique-t-il.
→ La CMA et Pôle emploi travaillent ainsi conjointement pour sensibiliser et accompagner les artisans dans ce domaine, aux aides à l’embauche notamment.
Des outils pour gérer ses RH
Finalement, il n’existe aucune formation diplômante pour devenir « chef d’entreprise ».
En tant qu’artisan dirigeant, vous endossez ce rôle au fur et à mesure du développement de votre entreprise et de l’agrandissement de vos équipes.
Parfois, vous auriez bien besoin de conseils en matière de ressources humaines pour mener à bien vos projets.
Sachez que le PASS PERFORMANCE est l’offre qu’il vous faut : « Avec ce PASS et les deux prestations RH qu’il propose (diagnostic et accompagnement RH), entre autres, la CMA met toute son expertise au service du développement et de la croissance de l’activité d’un artisan », souligne Camille Mehr, chargée de développement économique à la CMA.
« Il s’adresse à toute entreprise immatriculée à la CMA qui souhaite faire le point sur le respect de la réglementation, la structuration de la société, les pratiques de recrutement, le management, la gestion administrative des salariés... ».
Après un entretien individualisé, le conseiller CMA propose un diagnostic approfondi permettant de faire le point sur tous les aspects des ressources humaines et mettant en valeur vos points forts et vos axes d’amélioration.
« Par exemple, s’il n’existe aucune fiche de poste au sein de l’entreprise, nous pouvons proposer un accompagnement pour les mettre en place. Pour les premières embauches, il est conseillé de faire appel au diagnostic RH pour faire un point sur la réglementation et les documents à fournir. Ce service est entièrement pris en charge par la Région Grand Est, le Feder et la CMA. »
Vous avez un projet au sein de votre entreprise mais vous ne savez pas à qui le confier ? Ayez le réflexe Ardan (Action régionale pour le développement d’activités nouvelles) :
→ 1. Vous intégrez un demandeur d’emploi pendant six mois, sous le statut de stagiaire de la formation professionnelle.
→ 2. Vous lui confiez le développement et la concrétisation d’un projet ou d’une nouvelle activité (développement commercial, lancement d’un nouveau produit...).
→ 3. Le Cnam (Conservatoire national art et métiers) forme le pilote de projet via la préparation du titre Entrepreneur de petite entreprise (titre de niveau 5 enregistré au RNCP délivré par le Cnam) et la mise à disposition d’un chéquier formation d’un montant de 1 500 €.
→ 4. Vous bénéficiez d’un accompagnement en amont et tout au long des six mois du dispositif.
« Ce dispositif fonctionne comme une pré-embauche », ajoute Camille Mehr.
« Il s’adresse aux entreprises et associations de la Région Grand Est de moins de 50 salariés, financièrement et économiquement saines. Récemment, j’ai accompagné un luthier qui souhaitait développer le volet commercialisation de son entreprise. »
L’Ardan est cofinancé par la Région Grand Est. Le coût restant à la charge de votre entreprise se limite à la somme de 6 500 € (pour les six mois du dispositif, rémunération et formation du stagiaire incluses).
Pendant ces six mois, le stagiaire suit en parallèle des formations au Cnam (gestion de projet, développement commercial ou management par exemple) qui vont l’outiller pour mener à bien le projet.
Former et se former
Pour vous épauler tout au long de votre projet entrepreneurial, la CMA vous propose plusieurs formations pour élargir vos compétences et notamment celle pour « optimiser votre rôle d’encadrant d’équipe ».
Cette formation courte vous donne les clés pour vous affirmer dans votre fonction de manager, en vous appuyant sur une communication efficace gagnant/gagnant.
« Ici les objectifs sont d’identifier les enjeux du management, d’examiner son propre fonctionnement managérial, de distinguer les points clés de l’animation d’équipe, de découvrir les outils d’une communication positive et de construire son propre plan d’action d’encadrement », détaille Gabrielle Pigeard, responsable commerciale formation de la CMA.
« Un artisan dirigeant peut aussi être formé sur son propre rôle de formateur grâce au dispositif Afest (Action de formation en situation de travail). Pour encadrer son stagiaire, le chef d’entreprise doit suivre une formation obligatoire pour lui permettre de transmettre au mieux son savoir-faire et ses connaissances. ».
Et si un dirigeant peut se former tout au long de sa carrière, il a aussi des obligations en termes de formation envers ses salariés dans le cadre des principes suivants :
→ permettre aux salariés de s’adapter à leur poste de travail et veiller au maintien de leur capacité à occuper un emploi,
→ permettre aux salariés d’occuper un nouvel emploi dans le cadre d’un reclassement,
→ assurer la formation d’un jeune en contrat d’insertion ou d’alternance,
→ appliquer l’accord ou la convention collective applicable à l’entreprise si elle prévoit des périodes de formation obligatoire,
→ se conformer au contrat de travail signé s’il contient une obligation de formation.
Un entretien professionnel entre votre salarié et vous est aussi nécessaire tous les deux ans afin d’envisager des perspectives d’évolution professionnelle et les formations adéquates.
Transmission-reprise : aintenir les emplois pour conserver une expertise
La CMA traite plus d’une centaine de dossiers de transmission-reprise chaque année.
Les conseillers CMA sont présents pour informer et accompagner les cédants mais aussi pour présenter aux repreneurs potentiels la diversité des opportunités offertes par le secteur artisanal.
Si vous êtes cédant, le PASS TRANSMISSION vous permet d’appréhender les différentes étapes de cette démarche grâce à un diagnostic précis de votre projet et un accompagnement personnalisé :
« L’important est de structurer la transmission. D’un point de vue patrimonial, il faut se poser les bonnes questions : le cédant a-t-il un autre projet ensuite ? Est-ce le bon moment pour lui de prendre sa retraite ? Il faut aussi faire un diagnostic de l’entreprise : est-elle transmissible ? Est-elle saine financièrement ? Combien vaut-elle ? », explique Nicolas Moulin, conseiller transmission à la CMA.
Si vous êtes repreneur, le PASS REPRISE est pour vous : « Lors d’une reprise, le taux de survie d’une entreprise est de 90 % au bout de 3 ans d’activité.
Le repreneur bénéficie directement d’une notoriété, d’un carnet d’adresses et d’une clientèle souvent fidèle. » Selon l'article 1224-1 du Code du travail, le repreneur a pour obligation de conserver les contrats de travail en cours.
« Les salariés n’ont pas demandé à changer de dirigeant », continue Nicolas Mougin.
« Conserver les emplois permet aussi de pérenniser le savoir-faire de l’entreprise artisanale avec du personnel expérimenté, qui connaît le fonctionnement et les clients de la société. C’est ce qu’a fait Fabrice Mockers (lire encadré ci-contre), multi-repreneur, qui a conservé tous les emplois à chaque reprise. »
La CMA encourage les cédants à anticiper la cession de leurs activités et favorise ainsi la transmission et la pérennisation d’entreprises artisanales vitales pour leurs territoires.
La thématique des ressources humaines est ici d’autant plus importante qu’il s’agit de conserver des emplois dans des domaines où la main-d’œuvre se fait de plus en plus rare et où les métiers, parfois très spécifiques, ne s’apprennent plus sur les bancs de l’école.
À noter également qu’en Alsace, en 2021, plus de 11 000 chefs d’entreprise ont plus de 55 ans. Autant d’entreprises qui seront appelées, pour une majorité d’entre elles, à changer de main dans les dix prochaines années.
>> Plus d'infos auprès de votre CMA Alsace.
Témoignage : Laurent Roos – Entreprise Charles Bilz, Eschau
« Lors d’une reprise, les salariés apportent leur savoir-faire »
Cela fait trois générations que l’entreprise Charles Bilz accompagne les professionnels et les particuliers dans leurs projets
de couverture (travaux d’étanchéité, d’isolation, de terrasse, de pose de fenêtres de toit de toutes marques, de gouttières...).
La quatrième génération n’est pas familiale, mais c’est tout comme. Son Brevet de Maîtrise en poche, Laurent Roos cherche une entreprise à reprendre. Il se tourne alors vers la CMA qui lui indique la société Charles Bilz. C’était début 2020.
« Mon objectif était de conserver cette tradition familiale. Maintenir les emplois était pour moi une évidence car les salariés apportent leur savoir-faire et leur expertise. »
À la reprise, Laurent Roos compte quatre salariés dans son équipe. Près d’un an et demi après, le chef d’entreprise a connu un beau développement en employant aujourd’hui 15 salariés.
« Nous avons toujours des besoins en personnel mais grâce à notre réseau, nous avons réussi à trouver de la main-d’œuvre. Aujourd’hui, je mets un point d’honneur à former les équipes et surtout les jeunes
en passant par l’apprentissage. »
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