Les formations des CF d’Alsace se digitalisent !

Depuis combien de temps travaillez-vous sur la digitalisation des formations ?

Des expérimentations ponctuelles ont été menées dès 2006 mais force est de constater que ce projet novateur de premier e-CFA dans le Grand Est, mis en œuvre avec le soutien de la Région Grand Est et du Feder dans le cadre du Programme Opérationnel Feder Alsace 2014-2020, et la crise de la Covid-19 ont de fait accéléré les choses. La volonté de nos élus, l’impact des récentes réformes de la formation professionnelle et la démarche obligatoire de certification Qualiopi ont également activé ce mouvement. L’expérimentation au sein du e-CFA Bernard Stalter se veut précurseur pour le déploiement du numérique dans les autres centres de formation du Grand Est.

Quelles sont les formations concernées ?

Trois parcours sur la technologie métier ont été digitalisés pour la rentrée 2021 : le Certificat Technique des Métiers Préparateur(trice) vendeur(se) option boucherie, le Brevet Technique des Métiers Ébéniste et le Brevet Technique des Métiers Prothésiste dentaire. Des contenus complémentaires ont été produits par les enseignants des autres disciplines.

Quels outils numériques ont été mis en place ?

Tout est fait pour que l’apprenant soit acteur de sa formation dans un environnement adapté. Sur place, les salles de cours sont toutes équipées de vidéoprojecteurs interactifs, de classes mobiles et d’équipements techniques de qualité. Grâce à des caméras Go-Pro, de courtes séquences vidéo montrant des gestes techniques (découpe du bois, travail d’une prothèse dentaire...) ou des situations de travail sont réalisées avec les apprentis. Les supports de cours classiques et les contenus de formation multimédias créés ou sélectionnés par les enseignants sont ensuite accessibles à tout moment via Internet grâce à un LMS (Learning Management System).

Quels sont les avantages d’une formation digitale mixte (présentiel/distanciel) ?

Ce genre de formation s’adapte aux trois vies d’un apprenti : lorsqu’il est en formation, lorsqu’il est en entreprise et sur son temps personnel. Le numérique permet d’apprendre à tout moment de la journée et n’importe quand pendant l’année scolaire. Il évite aussi parfois des déplacements non indispensables. Enfin, il n’y a pas besoin d’avoir des connaissances informatiques très poussées pour s’y connecter. Nous avons d’ailleurs fait en sorte que les contenus soient adaptés aux smartphones pour faciliter les choses.

Quelles sont les prochaines étapes de la digitalisation des formations ?

Ces évolutions concernent la formation initiale mais aussi la formation continue puisque nous avons vocation à digitaliser prochainement la formation ADEA (Assistant de dirigeant d’entreprise artisanale) ou le BM (Brevet de Maîtrise). Par ailleurs, le réseau national des CMA a récemment lancé un projet de mutualisation de mise à disposition de contenus numériques de formation entre toutes les CMA de France via une « CMAthèque » accessible sur Internet.

Dans le monde de l’artisanat, les outils numériques n’ont-ils pas leurs limites ?

Le digital se place toujours en outil complémentaire, dans la formation comme ailleurs. Tout ne s’apprend pas à distance, en particulier dans l’artisanat. Mais aujourd’hui, le numérique est un formidable dispositif pour faciliter et enrichir les échanges de savoirs et de compétences pour faciliter l’apprentissage continu. Je pense par exemple au partenariat mis en place avec le FabLab pour le BTM ébénisterie qui a contribué à l’obtention du diplôme mais au-delà, pour apprendre à rencontrer des professionnels de secteurs différents et à collaborer, ensemble, sur un même projet. Une compétence indispensable tout au long de la vie professionnelle.

>> Pascal Daniel  : 03 88 19 79 36 / pdaniel@cm-alsace.fr