Éric Pahon, de l’amour de la technique à la création artistique
Installée dans le village des Ardennes, de Sapogne-et- Feuchères, la poterie artisanale Terres de l’Est d’Éric Pahon s’agrandit.
Cet ancien conducteur de train, artiste dans l’âme et autodidacte, s’est dirigé après un CAP tourneur dans le travail de la terre et de la porcelaine.
Si « l’amour de la terre n’était pas inné, sa complexité et sa technicité ont su me séduire », explique-t-il.
Ses différentes expériences et ses sensibilités artistiques ont amené son travail à évoluer vers de la création inédite d’objets du quotidien.
Ses articles sont des concepts déstructurés, qui mêlent différentes matières et techniques, chacun d’eux traduit un besoin de nouveauté de sa part. Motivé par l’inconnu du résultat, Éric définit son travail comme l’expression libre de sa personnalité.
Toutes les pièces qu’il tourne, il a plaisir à les travailler. Au-delà de l’objet, il y a dans chaque création une singularité qui lui est propre.
Valoriser un savoir-faire, sensibiliser le public et tisser des liens, ce sont les objectifs qu’Éric poursuit en participant notamment à des Salons, dans son showroom ou encore sa boutique, accessible actuellement sur rendez-vous.
Métiers d’art, ces métiers qui ont du sens
Être professionnel des métiers d’art aujourd’hui, c’est être garant d’un métier qui a du sens. « Être au contact per- manent de la matière, la choisir, la tester, la faire évo- luer, la changer, la façonner, autant de moments qui rendent humble », nous confie Éric. Il a dans son rôle de potier une mission de sensibilisateur à l’objet qu’il produit.
Le monde a perdu la valeur des choses. Quand les visiteurs entrent dans son atelier, c’est une face cachée de l’artisanat qu’ils découvrent.
C’est en ce sens que la CMA veut continuer d’agir, attirer l’attention sur le savoir-faire, sa pérennisation à travers des événements, comme celui mené au Boulingrin de Reims.
Ces rencontres agissent comme une vitrine pour l’artisanat d’art avec une possible ouverture vers des cibles moins sensibilisées et en quête de découverte et de sens.
Les référents en métiers d’art au plus proche du terrain
« Être entouré de professionnels investis et soucieux des réalités, c’est primordial », souligne Éric.
Le métier de potier est prenant entre les temps de cuisson, de façonnage, d’émaillage. L’artisan a peu de temps à consacrer à sa Chambre, c’est pourquoi c’est elle qui doit se rendre disponible :
« Nous sommes souvent en marge du système, avec un emploi du temps alambiqué et des contraintes professionnelles singulières. »
Il rappelle à quel point il est difficile pour eux, professionnels des métiers d’art, de dégager du temps pour exposer et de transporter leur production, et à quel point c’est important de se sentir épaulé.
Sous l’impulsion d’Anthony, son référent métier d’art, Éric a participé à des événements et a été à l’initiative d’une rencontre autour de la poterie.
« Anthony prend son rôle à cœur, il est toujours disponible, porteur d’idées et de projets pour promouvoir l’artisanat d’art. Mieux, il comprend et connaît nos contraintes, cela permet un dialogue constructif », conclut Éric.
3 questions à Anthony Gasperin, référent métiers d’art de la CMA Grand Est #Ardennes et #Marne
À mi-chemin entre l’art et l’artisanat, comment définir les métiers d’art ?
Potiers, bijoutiers, ferronniers, maroquiniers... les métiers d’art tiennent une place particulière au sein de l’artisanat. Fortement évocateurs en termes de savoir-faire, ils se placent entre tradition et innovation en mettant en œuvre des techniques complexes nécessitant un apport artistique, et se distinguent par la production de pièces uniques ou de petites séries. La liste officielle des métiers d’art, définie par l’Institut national des métiers d’art, recense 198 métiers répartis en 16 domaines d’activité.
Quel accompagnement la CMA propose-t-elle aux artisans d’art ?
La première étape du travail du réseau des référents métiers d’art de la CMA Grand Est consiste à détecter les artisans d’art à l’aide des conseillers économiques ou des centres de formalités qui nous les signalent. Ils sont accompagnés comme l’ensemble des entreprises artisanales :
étude de la faisabilité technique du projet, étude de marché, prévisionnel financier tout en gardant constamment à l’esprit leur spécificité, à la frontière de l’artisanat et de l’art.
Les artisans d’art bénéficient-ils aussi d’un appui particulier ?
Dans le cadre du Pacte Artisanat signé avec la Région Grand Est, les professionnels des métiers d’art bénéficient d’un accompagnement spécifique : participation à des Salons organisés par la CMA Grand Est ou des partenaires (Cœur Métiers d’Art, Cousu de Fil Rouge, Marché des artisans d’art du Boulingrin, Salon international du patrimoine culturel...), mise en réseau et travail collaboratif, soutien aux initiatives locales ou veille et ingénierie pour accompagner les mutations de cette filière d’excellence.
>> La CMA Grand Est a fait des métiers d’art l’une de ses priorités. Garants du patrimoine de la région et du geste artisanal, les professionnels qui les représentent sont valorisés tout au long de leur carrière par de vastes actions de promotion des savoir-faire. Que ce soit en territoire ou au niveau national, la CMA Grand Est porte fièrement les couleurs des artisans d’art lors d'événements tels que le Salon international du patrimoine culturel où, cette année encore, 12 professionnels de la région Grand Est ont exposé leur technicité. Avec l'ambition de voir ses artisans pérenniser des gestes métiers ancestraux et de tradition, la CMA Grand Est met cette année l’accent sur de nouvelles expériences mêlant rencontre du geste et découverte sensorielle à travers son nouveau projet : Sens et Matières.
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