Brasserie orgemont : une production engagée pour l’environnement

La Brasserie Orgemont fête cette année ses 20 ans. Installée dès 2001, cette production rejoint les 7% de brasseurs artisanaux du marché national. Si de nombreux brasseurs artisanaux se sont installés dans la Grand Est et en France ces dernières années, la brasserie Orgemont garde sa particularité d’origine : réduire son empreinte carbone en développant un modèle de production innovant et ultralocal.

Brasser : un savoir-faire traditionnel maîtrisé

Une fois le malte d’orge concassé et humidifié, il est transféré dans la cuve d’empattage où l’amidon est transformé en sucres. Le mélange est ensuite transféré dans la cuve de filtration où les drêches servent de filtre naturel pour obtenir le moût, ensuite bouilli. Les houblons sont ajoutés pour amériser et aromatiser le moût. Le moût est à nouveau filtré dans la cuve whirpool, puis transféré vers la cuve de fermentation. « Grâce à un système de double flux, le moût est refroidi par contact avec l'eau froide : la chaleur dégagée récupérée servira à produire l’eau chaude du prochain brassin » explique Maxime Hitz, conseiller spécialisé dans l’environnement. Le moût est ensuite ensemencé avec des levures qui transforment le sucre en alcool, le taux de sucre présent dans le moût conditionnant le taux d'alcool de la bière. Une fois la fermentation terminée, le moût devenu bière est refroidi à environ zéro degré. La bière s'affine. Ce procédé de fabrication dure environ 6 semaines. « La brasserie limite aussi les utilisations de produits chimiques par un système de récupération et de réemploi des mélanges utilisés pour le nettoyage de la cuverie », résume le conseiller. « Tous les procédés sont étudiés et raisonnés ».

Orge et houblons produits en agro-foresterie

Avec une filière bio de production d’orge et de houblon inexistante dans le Grand Est mis à part en Alsace, Baptiste et Jean-Bernard ont décidé de développer leur propre production. Les terres alentours accueillent la production de céréales, selon le principe de l’agroforesterie. Des arbres plantés en alternance avec des pieds de houblons et d’orge favorisent l’alimentation par leurs racines des cultures en surface, en eau et minéraux. Avec la chute des feuilles mortes pour améliorer la qualité du sol et le développement de la biodiversité, les céréales produisent un meilleur rendement, tout en ajoutant une source de revenus à l’exploitant agricole avec la production de grumes de bois. "Cette production locale et raisonnée permettra dès 2022 à la brasserie Orgemont de consommer ses propres houblon et orge, produites dans un rayon de 5 kilomètres", indique Maxime.

Réduire son impact environnemental

Adossée à la ferme d’Orgemont et ses 250 mètres carrés de panneaux photovoltaïques, la brasserie Orgemont revalorise les drêches : ces déchets de production sont épandus sur le sol agricole des terres alentours. L’utilisation de l’eau pour la brasserie a aussi été raisonnée : un puits a été creusé pour puiser l’eau dans la nappe phréatique, directement filtrée par le sol calcaire typique de la Champagne. Ce souci permanent de limiter les consommations d’énergie se retrouve dans l’utilisation de bouteilles de verre fabriquées en France, et d’étiquettes imprimées dans le département, à Reims. Une démarche dans laquelle ils sont accompagnés par la CMA et l’intervention de Maxime, conseiller environnement. Pour son nettoyage, la brasserie utilise désormais des produits d'hygiène écologiques basés sur l'utilisation de matières premières végétales renouvelables, issues de l'agriculture et de l'agro-industrie régionale. A ce jour, les seuls éléments non recyclables de la production sont le plastique souple utilisé pour l’emballage des palettes, pour la distribution. Accompagnée par la CMA, la brasserie Ogermont souhaite enfin réaliser un bilan carbone de son activité : une façon de continuer à diminuer le faible impact de cette production et de valoriser toutes ces démarches environnementales auprès de ses clients.

En savoir plus : www.orgemont.com