Nicolas Dartus, la fine lame

Après une carrière de marin puis dans la sécurité informatique, Nicolas Dartus décide à 28 ans de devenir coutelier-forgeron. Le métier le passionnait déjà depuis l’enfance « quand j’étais petit, je regardais des magazines et des vidéos, ça m’intriguait, je trouvais ça presque hypnotique, j’ai essayé une fois et puis c’était parti ». S’il travaille avec des outils et du matériel modernes, les gestes du quotidien eux sont les mêmes que les premiers couteliers « on martèle et forge le métal comme les anciens, avec les mêmes étapes qu’eux pour arriver jusqu’au couteau. On ne fait que perpétuer leurs gestes et leur savoir ». Et pour Nicolas, hors de question de s’enfermer dans son atelier et garder les techniques uniquement pour lui. D’où l’idée de ses journées ou semaines d’initiation, pour les plus courageux.

Créer son propre couteau

Couteau fixe, pliant ou celtique : différents stages sont proposés pour une ou deux personnes afin de personnaliser au maximum la journée. Elles commencent souvent autour d’un café pour faire connaissance. Nicolas Dartus donne quelques notions et rappelle l’importance de « la réflexion du coutelier, qui ne se lance jamais sans idée, sans savoir quel matériau utiliser ou à quoi servira le couteau ». Les stagiaires peuvent ensuite démarrer eux-mêmes la forge d’un couteau. L’œil averti du coutelier observe avec attention chaque geste technique « je les accompagne et à chaque étape je corrige, j’aide la main hésitante ». L’après-midi, place au traitement thermique de la lame, à la réalisation de l’étui en cuir, puis pour finir au montage, au polissage et à l’affûtage du couteau. La journée peut parfois s’étendre jusqu’à 19h00 ou 20h00 « c’est une journée chargée en informations et en techniques. Mais le soir le stagiaire repart avec un couteau qui a toutes ses lettres de noblesse et qui tiendra dans le temps ». Ces journées de partage et d’échanges sont « primordiales » pour Nicolas Dartus. Il sait bien qu’il ne peut pas former un coutelier en une seule journée ou en une semaine, mais l’essentiel est ailleurs « faire perdurer le savoir-faire, car si on est égoïste, c’est un métier qui meurt. Il faut montrer le métier pour créer des vocations ». Nicolas Dartus est donc honoré et fier quand il apprend que certains ex-stagiaires sont désormais devenus couteliers professionnels « ça fait plaisir de voir que la passion est transmise et qu’eux-mêmes reformeront plus tard d’autres couteliers ».

• Nicolas Dartus, Coutelier-Forgeron, 1 rue de Villemereuil, 10320 Saint Jean de Bonneval  

• Journées de forge et de coutellerie. Plusieurs formules. Plus d’infos : 06.34.61.35.42 - www.coutelleriefeuetforge.fr – feuetforge@gmail.com