MaPrim’Rénov : une prime de 1.000€ en avril mal perçue par le secteur
Pour contrer la flambée des prix de l’énergie, conséquence directe de la guerre en Ukraine, le Premier ministre a dévoilé le mercredi 16 mars un plan de résilience dont l’ambition première est d’alléger rapidement la facture énergétique.
Pour cela, une des mesures concrètes consiste à abonder les aides aux ménages Ma PrimeRénov’ de 1.000€ pour le remplacement d’une chaudière à énergie fossile (charbon, gaz ou fioul) par un modèle plus éco-responsable (pompes à chaleur, dont hybrides, chaudières biomasses…). Cette mesure devrait prendre effet du 15 avril 2022 jusqu'à la fin de l'année.
Les avis du secteur contrastés
Si la Capeb a accueilli, dès le 18 mars, cette mesure comme "facialement positive", elle regrette toutefois que cette aide supplémentaire soit "en trompe-l’œil vis-à-vis du reste à charge pour les ménages les plus modestes".
Selon l’organisation professionnelle, elle intervient dans un contexte où les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) subissent déjà fortement "un effet déflationniste en ce début de 5e Période".
Une situation qui dissuade notamment les obligés, à l’exception d’EDF, à porter, dès avril, l’offre Coup de Pouce Chauffage, qui permet d’économiser sur les travaux de remplacement d’une ancienne chaudière individuelle à énergie fossile par des systèmes fonctionnant aux énergies renouvelables (biomasse, solaire, thermodynamique).
D’après les calculs de la Capeb : "Si l’aide Coup de Pouce Chauffage n’est pas mobilisable pour l’installation d’une pompe à chaleur à 12.000€, le reste à charge pour les ménages les plus modestes s’élèvera, à compter d’avril prochain, à 7.000€ en intégrant l’augmentation de 1.000€, et non à 4.000€ comme aujourd’hui, ce qui inévitablement conduira les particuliers à se détourner de ce type de travaux".
Selon la Capeb toujours, le Gouvernement se doit d’offrir plus de visibilité aux CEE, afin de rendre plus attractif le Coup de Pouce Chauffage pour les acteurs du dispositif.
Risque évoqué : le secteur sera "confronté à un arrêt brutal des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements. Avec à la clé un désintérêt des entreprises artisanales du bâtiment des dispositifs d’incitation".
De son côté, le Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB) a réagi à cette annonce en la qualifiant de "hors sujet" par rapport aux difficultés auxquelles est confrontée la filière.
La fin des aides sur les chaudières au gaz en 2023 ?
Prochaine échéance, pour ne plus inciter les ménages à rester dépendants du gaz : le 1er janvier 2023, date à laquelle les forfaits MaPrimeRénov pour l’installation de nouvelles chaudières au gaz seront arrêtés…
Inquiète de cette suppression, la Fédération française du bâtiment (FFB) a considéré qu'elle ajoutait "de l'instabilité dans un contexte déjà très incertain".
Dans un communiqué publié dès le jeudi 17 mars, la fédération a indiqué avoir obtenu "des avancées" consenties par la ministre déléguée au Logement Emmanuelle Wargon qui aurait annoncé devant les membres du Bureau de la FFB, "un report de l'extinction de l'aide MaPrimeRénov' pour les chaudières gaz à très haute performance énergétique (THPE) au 1er janvier 2023". Selon la FFB, toutes les demandes de prime avec devis signé avant cette date resteraient ainsi éligibles…
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