« Ça peut être pire que la crise du Covid-19 ! »
7.000 litres par mois : c’est la consommation en gazole non routier (GNR) de l’entreprise HV Terrassement. Même s’il reste moins taxé que le carburant classique, son prix a explosé depuis le début de l’année.
« Avant, quand on payait le GNR 0,80 €, c’était déjà beaucoup. Mais avec la crise, on est monté à 1,85 € ! Cela fait 7 000 € de plus par mois pour l’entreprise », explique Hervé Casaubon.
La remise carburant de 15 centimes, entrée en vigueur début avril, ne représente donc pas une grande économie. En plus, le prix du gaz s’envole aussi, « ce qui augmente le coût de mise en œuvre d’un terrassement ou d’un enrobé par exemple ».
Et difficile de répercuter ces hausses immédiatement sur les devis déjà signés. « On ne peut pas demander au client de remettre la main à la poche, donc à un moment, il y a un problème de rentabilité. ».
Dans les travaux publics, l’énergie est le deuxième poste de dépenses après les salaires. La situation est donc tendue et les trésoreries risquent de fondre rapidement. D’autant plus qu’à la hausse des prix de l’énergie, s’ajoute celle des matériaux comme l’acier.
« Ça peut être pire que la crise du Covid-19, juge Hervé Casaubon, car à l’époque tout le monde était arrêté. Là, on ne maîtrise plus les coûts. »
Trouver des solutions
Hervé Casaubon et la CNATP craignent un coup de frein sur l’économie avec le risque de ne pas honorer certains chantiers. Plusieurs entreprises envisageraient même de cesser quelques semaines leur activité, plutôt que de travailler à perte.
L’organisation cherche donc des solutions. Ce ne seront pas les manifestations, peu efficaces selon elle. Le décalage du remboursement du PGE Covid, ou la mise en place de nouveaux prêts ne sont pas non plus une solution selon la CNATP.
Hervé Casaubon mise plutôt sur une baisse des taxes sur le carburant ou sur le chômage partiel :
« Si l’État doit repayer, cela peut l’inciter à réduire les coûts de production pour relancer l’activité. »
Il mise notamment sur les élections législatives pour sortir de la crise « car les députés peuvent faire bouger les choses », pense-t-il. Par ailleurs, le président de la CMA Grand Est #Aube, Georges Bell, a rencontré récemment Cécile Dindar, la nouvelle préfète de l’Aube, pour lui faire remonter les difficultés des artisans locaux en raison de la hausse du prix de l’énergie.
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