L'artisanat en campagne
Camille Lartisan, candidat virtuel à l'élection présidentielle, ne déroge pas aux règles de la campagne politique. A l'instar de ses onze homologues officiels, lui aussi est sur les routes, à la rencontre de son public. Si le déplacement du 11 avril à Rouen a été l'occasion d'aborder la thématique de l'apprentissage, la visite des Etablissements Grandidier, basés à Rémilly depuis 1956, a permis d'orienter le dialogue autour de l'aménagement du territoire.
Autour de Bernard Stalter, président de l'APCMA et porte-voix de Camille Lartisan, une délégation nombreuse s'était déplacée pour visiter cette entreprise spécialisée dans la fabrication de cuisines sur mesure : Liliane Lind, présidente de la CMA de la Moselle, Christophe Richard, président de la CMA Vosges, Joël Fourny, 3e vice-président de l'APCMA, François Moutot, directeur général de l'APCMA, Dominique Klein, secrétaire général de la CRMA Grand-Est, et Jean-Marie Stablo, maire de Rémilly.
Visite guidée
Prix régional Stars & Métiers, label Produit Moselle Passion et Made in France, Grands Prix de l'Artisanat... L'entreprise de Patricia et Denis Grandidier n'a pas été choisie par hasard : elle est un fleuron de l'artisanat mosellan et connaît un développement impressionnant, malgré sa localisation, en pleine campagne. L'occasion pour Bernard Stalter de rappeler que "40% des entreprises artisanales sont installées dans des zones rurales et cela ne les empêche pas d'innover, d'embaucher et de se développer !".
Preuve en est avec la visite guidée, orchestrée par le couple de dirigeants. Showroom moderne, bureau d'études, atelier de 1200 m2 regroupant un parc de machines à la pointe du progrès… L'entreprise mise sur le haut-de-gamme et la personnalisation tous azimuts.
A l'étroit…
Preuve de leur succès : l'atelier, ouvert en 2011, n'est désormais plus à la hauteur des projets d'investissement de Patricia et Denis Grandidier. " Nous souhaiterions passer de 27 à 37 salariés prochainement et surtout investir dans de nouvelles machines, afin de concurrencer les cuisinistes allemands et italiens et d'augmenter la cadence, mais nous manquons cruellement de place !", déplore le dirigeant. Regard appuyé au maire du village, habilité à interférer en leur faveur. Autre souci du chef d'entreprise : la difficulté à embaucher. "Il nous faut du personnel qualifié mais les formations en dessin industriel ou en conception assistée par ordinateur ne sont pas forcément adaptées à notre secteur d'activité", souligne-t-il.
Se faire entendre
Recrutement, investissement, isolement, besoin urgent d'extension… Les problématiques s'accumulent proportionnellement aux ambitions du chef d'entreprise… "Les banques nous suivent mais il n'empêche que, lorqu'on doit investir dans de nouvelles machines, c'est nous qui prenons tous les risques et portons cela sur nos épaules", avoue le chef d'entreprise. Et Bernard Stalter de renchérir : "Combien d'entreprises embauchent, font vivre leur territoire, pratiquent le développement durable mais ne sont pas prises en compte par les candidats officiels ? La priorité des artisans, c'est de travailler, de rendre service à leurs clients, c'est pourquoi nous, présidents de CMA, devons nous engager pour eux, pour faire du lobbying et espérer que les politiques prochainement en place tiendront plus compte des problématiques rencontrées par les chefs d'entreprise artisanale."
Camille Lartisan va donc continuer à porter haut les couleurs et les valeurs de l'artisanat pour faire entendre son programme, jusqu'aux élections législatives, et probablement même au-delà. Certains candidats officiels auraient d'ailleurs tenté de l'approcher récemment, estimant qu'il n'était peut-être pas bon d'ignorer un candidat représentant 3 millions d'électeurs potentiels…
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