L’avenir est dans le plastique
Un chiffre d’affaires en hausse
Apparue dans la deuxièmemoitié du XXe siècle, la plasturgie conçoit et fabrique des produits avec des matières plastiques ou composites. "Ce sont les artisans du Jura et de l’Ain qui ont eu l’idée d’utiliser une nouvelle matière pour remplacer ou compléter le buis et la corne dans la fabrication d’ustensiles de la vie courante. Par la suite, ils ont eux-mêmes inventé des techniques spécifiques", explique Étienne Malher, président du Syndicat national de la plasturgie (SNP). Le secteur s’est considérablement développé au fil des ans et les entreprises, dont 58 % comptent moins de dix salariés, se portent aujourd’hui plutôt bien. "Le taux de croissance annuel moyen du chiffre d’affaires de la plasturgie est de 1,8 % entre 2000 et 2017", précise Bastien Hervé du Penhoat, directeur Formation de la Fédération de la plasturgie et des composites. Omniprésent dans notre quotidien, le plastique trouve des applications dans l’automobile, l’aéronautique, l’informatique, le sport, le loisir, le médical, le bâtiment, l’électronique…
Différents modes de production
"Nos entreprises se répartissent autour de 23 procédés de transformation de la matière, le plus courant en France étant l’injection", indique le directeur Formation. Spécialisée dans l’extrusion appliquée au milieu médical, la PME d’Étienne Malher partage un marché de niche avec une entreprise française : "Nous transformons le plastique en répondant aux exigences de la fabrication des dispositifs médicaux. D’autres professionnels façonnent des citernes par rotomoulage. La chaudronnerie plastique et l’usinage de matières plastiques sont aussi des branches accessibles à l’artisanat".
Suivant les nouvelles tendances, les métiers de la plasturgie évoluent au niveau technologique (impression 3D) et sont impactés par la transformation numérique de l’économie. L’approche environnementale est par ailleurs un des enjeux majeurs actuels du secteur, selon Bastien Hervé du Penhoat : "Le plan d’économie circulaire vise à recycler 100 % des plastiques d’ici à 2025, nous sommes à 20 %. Toutes les entreprises sont impactées car l’éco-conception implique d’anticiper le recyclage des produits dès leur conception".
"En 2017, la profession de la plasturgie et des composites a retrouvé son plus haut niveau historique avec un chiffre d’affaires de 30,2 milliards d’euros." Fédération de la plasturgie et des composites
Recrutements difficiles, formation riche
"La branche soutient trois CFA qui ont des partenariats avec des lycées proposant des filières de formation en plasturgie. Ces rapprochements offrent un maillage territorial national au plus près du besoin des entreprises", précise le directeur Formation. "La plasturgie souffre du manque de valorisation des métiers de l’industrie. Nous rencontrons des difficultés de recrutement et il est compliqué d’attirer les candidats dans les circuits de formation", souligne le président du SNP. Un constat partagé par Bastien Hervé du Penhoat pour qui "le nombre de jeunes formés est insuffisant par rapport aux attentes des entreprises". Du côté de la formation continue, la branche professionnelle intervient à deux niveaux : montée en compétences des salariés et reconversion. Accessibles à toutes les entreprises de la plasturgie, les 17 certificats de qualification professionnelle (CQP) peuvent être préparés en contrat de professionnalisation, par la voie de la formation ou de la validation des acquis de l’expérience (VAE).
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