Le label EPV a dix ans

Seul label d’État attribué à une entreprise dans sa globalité, le label EPV a été créé par la loi du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises. Son objectif : "reconnaître une entreprise sur le plan économique, lui permettre un développement en termes d’emploi et concernant sa présence à l'export" explique Alexis Govciyan, directeur de l’Institut supérieur des métiers (ISM).

Ces entreprises doivent être des locomotives notamment pour l’attractivité des métiers. Elles peuvent donner envie à des jeunes, des parents, des enseignants de se tourner vers ce type de formations qui peinent à recruter. Les critères sont stricts, le savoir-faire, les moyens économiques (machines, outils, brevets…) doivent être rares mais pas seulement. "Elles doivent démontrer leur capacité en termes de développement et d’innovation. Ce sont des entreprises anciennes, près de la moitié d’entre elles a été créée avant 1950, si elles sont encore là, c’est parce qu’elles innovent en permanence pour s’adapter au marché."

Améliorer la notoriété du label

Si le label est bien connu à l’étranger notamment en Asie et aux États-Unis, il manque de reconnaissance en France, notamment auprès du grand public. "Sur le territoire national, il est connu au niveau des administrations, des corps intermédiaires et des professionnels mais il reste beaucoup à faire. Le grand public, plutôt consommateur de produits, ne connaît pas ce label d’entreprise. Nous souhaitons donc améliorer la communication autour de celui-ci". Un groupe de travail mis en place par la Direction générale des entreprises, en lien avec l’ISM, mène actuellement des réflexions sur le futur plan de communication.

Journées des savoir-faire d'excellence

Pour augmenter la visibilité des entreprises EPV, des journées portes ouvertes sont d'ores et déjà prévues. "L'ISM s'est associé avec l'AVE (Association pour la Visite d'Entreprise) pour organiser les 14 et 15 octobre prochains les journées des savoir-faire d'excellence". Ces journées ont été prévues avec trois objectifs : "Promouvoir les secteurs et métiers concernés auprès notamment des jeunes, promouvoir et valoriser les entreprises EPV auprès du grand public et valoriser l’identité des territoires à travers la découverte de la culture économique". Afin d'aider les chefs d’entreprise à préparer ces journées, l’ISM organise une formation avec le concours de l’AVE.

« Ce sont des entreprises anciennes, près de la moitié d’entre elles a été créée avant 1950, si elles sont encore là, c’est parce qu’elles innovent en permanence pour s’adapter au marché. »

Fête de la gastronomie

Associé à la Fête de la gastronomie depuis sa création, le label EPV se donne plus de visibilité pour fêter ses dix ans. Plusieurs tables d’exception seront dressées dans différents établissements prestigieux et présentées au public durant trois jours. Afin de valoriser les régions, les spécificités régionales des entreprises, les restaurants et les hôtels EPV, la multiplicité et la complémentarité des lieux a toute son importance. Le déploiement régional vise à valoriser l’identité des territoires et des EPV". À Paris, Biarritz, Nice, Saulieu, Reims et Damville, ces tables réuniront le savoir-faire d’entreprises labellisées des arts de la table, de la décoration et de la gastronomie.

Pour intégrer la réflexion sur les EPV au travail des élus, deux tables rondes sont prévues le 23 novembre prochain. L'objectif est que les parlementaires aient une meilleure connaissance des problématiques qui concernent les EPV. Ce moment de rencontre et d’échange entre chefs d’entreprise et parlementaires doit porter sur le développement à l’international des EPV et sur le développement du tourisme de savoir-faire en France.

Réflexion sur le label

En complément de ces événements, les entreprises labellisées sont impliquées dans la réflexion sur le label. "Il nous arrive de solliciter un groupe d’entreprises sur une thématique particulière, comme le tourisme de savoir-faire par exemple." Pour fixer le cadre du label, des groupes d'experts composés de professionnels et de dirigeants d’entreprise sont créés. "Il y en a notamment eu un sur la boulangerie afin de déterminer à partir de quand un boulanger détient un savoir-faire rare." Cela permet d’établir une doctrine car l’étude des candidatures par la Commission nationale des EPV donne parfois lieu à de nombreux débats.

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