Les artisans réclament plus d'efforts aux banques et aux assurances
Aider à la reprise de l'activité, empêcher la faillite des petites entreprises : tel est l'enjeu des semaines à venir. Conscient de la vulnérabilité des TPE et des PME de l'artisanat, le ministère de l'Économie et des Finances a étendu l'aide du fonds de solidarité et promis des assouplissements pour les entreprises en difficulté.
Dans un communiqué en date du 14 avril, CMA France salue cet élargissement appelé de ses vœux la semaine dernière, mais alerte sur les difficultés rencontrées par les artisans avec leurs banques et leurs assureurs. Le réseau des CMA exhorte le Gouvernement à agir vite, "pour un traitement uniforme des dossiers par les banques et une plus forte mobilisation des assurances pour aider à la reprise de l’activité."
Un formulaire unique pour demander un prêt
Principale revendication du réseau : un formulaire unique de demande de prêt permettant d'homogénéiser les pratiques, "avec les mêmes conditions d’accessibilité, sans différence de traitement territorial ou d’entité bancaire", développe le président par intérim de CMA France, Christian Vabret. Ce dernier note qu'il s'agit là de "la seule condition pour affirmer que les banques jouent le jeu, comme le suggère le ministre Bruno Le Maire".
Car sur le terrain, le constat est tout autre... À ce jour, "trop d’agences bancaires ne jouent pas le jeu, en demandant des garanties, des cautions personnelles ou des documents comptables qui n’ont pas lieu d’être pour l’accès au prêt garanti par l'État (PGE)", alerte précisément CMA France. Certaines banques appliquent encore des taux élevés ou facturent des frais, "allant parfois jusqu’à s’inscrire dans l’illégalité mais surtout en décalage complet avec la gravité de la situation"... Des situations en effet intenables pour les artisans, fragilisés dans leur activité mais aussi moralement.
« Assurons dans les meilleures conditions le rebond des entreprises artisanales. »
Christian Vabret
Plus de générosité de la part des assurances
CMA France en appelle en outre à l'implication des assureurs. Le réseau consulaire réclame une "augmentation sensible" de leur contribution au fonds de solidarité, ciblée "en direction des entreprises les plus en difficulté".
Objectif : créer un "fonds de réamorçage dédié à compenser les pertes de stocks pour les entreprises artisanales ayant été contraintes de fermer".
Quid des annulations de charges ?
Le report des charges patronales, c'est bien. L'annulation, c'est mieux… Une large part des artisans plébiscite un effacement d'ardoise, demande réitérée par CMA France. Pour l'heure, le ministère de l'Économie avance à tâtons et entend prioriser les secteurs les plus en souffrance. Ce mercredi 15 avril, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a annoncé que son cabinet étudiait la possibilité d'annuler jusqu'à 750 millions d'euros de charges fiscales et sociales pour les entreprises des secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, des arts et des spectacles.
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