Pratique

Les bons côtés de la commande publique

Le 02/06/2021
par CMA 55
Beaucoup sont découragés à l’idée de lire et de compléter tous les documents pour accéder à un marché public. Pourtant, de plus en plus d'artisans s’y intéressent et certains y voient un avenir pour les petites entreprises mais aussi pour l’économie de proximité. Dominique Gaspar de la menuiserie du même nom pratique l’exercice depuis plus de 20 ans. Il nous apporte sa vision.
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Au début des années 1990, la crise touche gravement le BTP. La menuiserie Gaspar, située à Contrisson, fabrique essentiellement des menuiseries et des escaliers.

Son chef d’entreprise décide alors d’explorer d’autres marchés et notamment la pose de menuiserie traditionnelle chez des particuliers.

Et puis il y a les marchés publics. Aussitôt ouvert, Dominique Gaspar referme le fameux Cahier des clauses administratives particulières, un des documents piliers de la commande publique dans le bâtiment.

Dominique Gaspar précise : « Je me suis dit : ce n’est pas pour nous. Sur les chantiers, j’ai rencontré des entreprises qui n’étaient pas meilleures que nous et qui travaillaient pour des marchés publics, alors on s’est sérieusement attelés à la tâche et nous avons été retenus. »

Depuis, la menuiserie Gaspar possède une solide expérience sur le sujet. Là où l’on pourrait pointer de la lourdeur administrative, des soucis et des pertes de temps, Dominique Gaspar tord le cou à cette vision.

S'adapter au marché 

Pour lui, répondre à des appels d’offres c’est aussi trouver des solutions à des problèmes techniques, humains, logistiques et budgétaires.

C’est assurément une réflexion qui pousse l’entreprise à être plus performante. « Il fallait trouver d’autres méthodes de pose des escaliers pour réduire les charges de travail liées au levage et à la manutention pour accroître la productivité tout en réduisant la fatigue des salariés...

C’est passionnant de réfléchir à son métier, de le faire évoluer, de trouver de nouvelles méthodes pour sortir les meilleurs prix », explique Dominique Gaspar.

Des marchés très encadrés Les marchés publics sont souvent de gros contrats. L’avantage, ils sont aussi très encadrés et les entreprises connaissent les règles et peuvent faire valoir leurs droits.

Mais attention, les procédures de paiement nécessitent d’avoir un fonds de roulement adapté.

Dominique Gaspar pense que l’allotissement n’est pas assez développé. Aujourd’hui dans le bâtiment, la tendance est plutôt à proposer trois à quatre lots qui intègrent plusieurs corps de métiers.

Les grands groupes sont forcément avantagés pour remporter les marchés. En allotissant davantage, on offrirait aux entreprises de l’artisanat et de proximité la possibilité d’accéder plus largement à ces marchés.

Les marchés publics et les entreprises locales 

La commande publique doit être appréhendée comme une opportunité à saisir pour les entreprises de l’artisanat. Il ne faut pas voir les autres artisans comme des concurrents, au contraire, il faut les considérer comme des partenaires.

En additionnant des compétences et des entreprises complémentaires dans
le cadre de groupements momentanés, nous serons en mesure non seulement d’accéder davantage à des marchés publics, mais en plus de faire travailler en direct des entreprises locales.

Répondre à la commande publique nous oblige à progresser, à améliorer notre organisation, à mieux classer nos documents administratifs, à trouver des solutions à des problèmes techniques, à rencontrer et à travailler avec d’autres entreprises. Au final, nous sommes plus compétitifs et élargissons nos marchés.

Sujet récurrent mais ô combien important, la reprise d’entreprise.

Il existe un véritable vivier d’entreprises à reprendre en Meuse. Pour certains territoires comme le nôtre, la région devrait soutenir la reprise autant qu’elle le fait pour la création. Il y va de l’animation et l’attractivité des petites et grandes communes de notre milieu essentiellement rural.

>> Pour en savoir plus, contactez votre CMA 55

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