12 mai 2023

Les Rendez-vous de la reconversion professionnelle

Le 13/06/2023
par CMA 57
Parce que changer de voie professionnelle requiert un accompagnement d’experts, le réseau des CMA du Grand-Est organisait, pour la 2ᵉ année consécutive, les « Rendez-vous de la reconversion professionnelle » où étaient réunis, en un seul et même lieu, les acteurs utiles et compétents de la reconversion.
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En Moselle, toute personne s’interrogeant sur son avenir, avec un désir de changement de carrière, était invitée à venir se renseigner le 12 mai dernier à l’espace Conférences Pierre Streiff à la CMA57, site de Metz.

Pas loin de 100 visiteurs faisaient le déplacement pour s’informer sur une orientation vers l’artisanat, ses métiers et les diverses formalités pour y parvenir.

Car oui, l’artisanat et ses valeurs, son savoir-faire et son authenticité attirent. 62% des 25-34 ans songeaient à se reconvertir en 2021. Et, bien évidemment, on ne s’improvise pas artisan ! Une remise à niveau et une formation spécifique sont souvent nécessaires. La formation et l’apprentissage ne concernent pas que les 15-18 ans !

Après la crise sanitaire, véritable accélérateur de questionnement et d’introspection, 42% des cadres de moins de 35 ans pensaient à changer de métier ; tout comme Théophile Jeannon et Henri Grasset, fraîchement reconvertis dans l’artisanat.

HENRI GRASSET DE LA VENTE À L’ARTISANAT D’ART

Créateur de pièces uniques faites main à partir de la matière papier, Henri Grasset a exercé la majorité de sa carrière le métier de commercial et de responsable des ventes pour un grand groupe japonais. Aujourd’hui, c’est l’artisanat d’art qui occupe ses journées.

Henri, pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez changé de métier ?

Tout s’est fait par hasard après l’arrêt de mon contrat avec mon précédent employeur. Au détour d’un passage dans l’atelier de peinture de ma maman Jacqueline, j’ai trouvé certains de ses travaux très inspirants et porteurs de sens.

Quelles ont été les étapes dans votre parcours de reconversion ?

J’ai d’abord passé une année à développer un savoir-faire artisanal à partir de la matière papier. Fin 2020, j’ai travaillé sur plusieurs collections d’objets singuliers. En parallèle, je me suis auto-formé à un logiciel de photographie et de design pour créer des visuels. J’ai ensuite travaillé à l’élaboration d’un projet professionnel autour de ces objets puis j’ai créé l’entreprise Maison Grasset en 2021.

Comment avez-vous su que ce nouveau métier, cette nouvelle voie, correspondrait à vos aspirations professionnelles ?

Depuis le début de cette aventure, les idées s’enchaînent les unes après les autres et m’incitent à continuer d’entreprendre, à être dans la proposition. J’étais, par ailleurs, très enthousiaste à l’idée de développer ma créativité, de proposer un produit à valeur esthétique et de production locale (label Qualité MOSL), qui répond aussi à l’ensemble des critères de développement durable, une démarche dans laquelle je suis pleinement engagé (label Éco-défis).

Quelles sont vos perspectives professionnelles ?

 En 2022, j’ai ouvert un showroom sur la zone Écoparc de Norroy-le-Veneur pour présenter mes travaux et accueillir les professionnels des secteurs de l’événementiel, décoration, immobilier, lunetterie… En janvier 2023, Maison Grasset a été labélisée « professionnel des métiers d’art ».

S’ensuivra une très belle collaboration avec Éventails Olivia Oberlin, en cours de développement. Le dernier projet s’appelle « Lueur d’Envie » ; un concept de luminaires d’ambiance douce et chaleureuse qui s’adresse au grand public et aux professionnels.

Le produit se compose d’un socle en bois, d’une ampoule LED et d’un abat-jour. Les abat-jour sont fabriqués à partir de papier japonais et sont interchangeables. Pour ce projet, je mets actuellement en place un atelier de production en partenariat avec des ateliers aidés type Esat (Établissement et service d’aide par le travail).

Toutes mes créations sont des pièces uniques faites à la main. L’objectif principal est de personnaliser les objets pour apporter une valeur de différenciation à mes clients. Aujourd’hui, je mets toute mon énergie dans la mise en place de l’outil de production et le développement des ventes.

Mes perspectives professionnelles seront de travailler sur l’ensemble de la chaîne de fabrication de mes produits et de réussir à partager cette magnifique aventure avec une équipe ambitieuse, dynamique et innovante.

THÉOPHILE JEANNON D’INFIRMIER À ÉTUDIANT EN COIFFURE

Théophile Jeannon, infirmier avec dix ans d’expérience et chargé de formation à l’IFSI de la Croix-Rouge de Metz depuis 2018, devient papa en 2021. S’ensuit une phase de réflexion sur sa vie, à l’image qu’il veut renvoyer à sa fille, aux rêves professionnels qu’il avait laissés de côté ! Aujourd’hui, il s’est lancé et a rejoint le Campus des Métiers de la Moselle, site de Metz, pour un CAP coiffure.

Théophile, vous êtes aujourd’hui en voie de réaliser votre rêve d’adolescent ; exercer le métier manuel et créatif de coiffeur. Comment passe-t-on d’infirmier à étudiant en coiffure ?

Pour initier ma reconversion professionnelle, j’ai contacté un conseiller sur le site « démission reconversion » à qui j’ai fait part de mon projet en détail. En parallèle, j’ai réalisé des visites d’école de coiffure pour faire des devis et rencontrer les personnes sur place. La troisième étape a été de démissionner de mes fonctions de chargé de formation, de m’inscrire à Pôle emploi pour pouvoir obtenir des indemnités le temps de ma reconversion professionnelle et de choisir ma future école. J’ai été très bien accompagné et guidé tout au long des différentes étapes du processus de reconversion.

Retourner sur les bancs de l’école une fois adulte, ce n’est pas toujours évident. Comment cela se passe-t-il ?

Tout se passe très bien. J’ai la chance de faire partie d’un groupe d’adultes en reconversion. Nous avons tous des objectifs ainsi que des parcours professionnels différents et c’est ce qui fait la richesse de ce groupe. Notre petite promotion est composée d’une dizaine de personnes et cela permet des échanges de proximité avec les enseignants. De plus, l’alternance proposée me convient tout particulièrement puisqu’une semaine fonctionne ainsi : 3 jours en entreprise, 2 jours en CFA. C’est parfait !

Ce métier est très différent de celui d’infirmier ou de formateur ? Comment avez-vous su que vous faisiez le bon choix ?

J’ai toujours été attiré par ce milieu. Il aura fallu que j’aie 31 ans et que je rencontre ma compagne, coiffeuse, pour m’y orienter définitivement ! J’ai, bien sûr, été parfois inquiet. La découverte d’un nouveau métier et l’apprentissage de diverses techniques, c’est beaucoup de choses à assimiler. Entamer une reconversion professionnelle nécessite de la persévérance puisque tous les acteurs que vous rencontrez sur ce chemin ne vont pas toujours dans votre sens. Cela a nécessité beaucoup de travail et d’organisation.

Quelles sont vos perspectives professionnelles ?

À partir de juillet 2023, à l’obtention de mon CAP, je serai associé officiellement à l’entreprise de ma compagne et je pourrai participer au développement de notre activité ainsi que de la clientèle homme.

Aujourd’hui, comment vous sentez-vous ?

Je me sens reconnaissant pour la possibilité qui m’a été donnée de repartir à zéro professionnellement, de travailler en famille et de pouvoir profiter d’une tout autre vie.

SI COMME THÉOPHILE ET HENRI, VOUS SOUHAITEZ CHANGER DE VIE ET DESSINER VOTRE AVENIR

Contactez Magalie Maucourt de votre CMA mosellane, conseillère experte en reconversions professionnelles, bilans de compétences, validations des acquis par l’expérience. 

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