Menuiserie bois : bilan du projet d’accompagnement au changement de pratiques

Le Cnidep, service environnement de l’établissement de Meurthe- et-Moselle de la chambre de métiers et de l’artisanat Grand Est, participe au PRSE (Plan régional santé-environnement) 3 afin de mettre à profit ses connaissances du milieu artisanal.

Quels sont les objectifs ? 

Afin de sensibiliser, mais également de proposer des alternatives aux artisans, nous avons donc élaboré une démarche d’accompagnement aux changements de pratiques des professionnels.

La première étape de recensement des produits utilisés dans les menuiseries bois et de produits alternatifs a permis de lister 258 produits.

Le risque chimique de 243 produits a été évalué, en se concentrant sur les catégories de produits au cœur de ce métier et les plus utilisés.

Cette étape a mis en lumière plusieurs catégories de produits problématiques sur lesquelles nous avons pu travailler : colle néoprène, huiles, nettoyants (outils, surfaces ou mixtes), ainsi que peintures et vernis dans une moindre mesure.

La deuxième étape est la sensibilisation de 18 menuiseries grâce à un questionnaire sur la thématique santé-environnement dans leur métier, accompagné d’informations et de rappels réglementaires.

Ces renseignements anonymisés nous donnent un aperçu de la situation globale dans ce secteur. ATMO Grand Est, organisme de surveillance et d’étude de la pollution atmosphérique, a appuyé cette action par une campagne de mesure de qualité de l’air intérieur dans une menuiserie, avec plusieurs points de prélèvement pour évaluer les transferts de polluants.

Pour la dernière étape, neuf menuiseries ont accepté de tester un ou plusieurs produits alternatifs sélectionnés, afin de nous faire un retour sur leur utilisation « en conditions artisanales ».

Ainsi, outre leurs caractéristiques relatives aux risques environnementaux, sur la santé et de stockage, nous avons pu évaluer l’efficacité et la praticité de ces produits grâce aux professionnels.

Nous en profitons d’ailleurs pour les remercier de leur temps, de leur disponibilité et de leur professionnalisme.

Contrairement aux idées reçues, ces produits ne sont pas nécessairement plus chers que les produits « classiques » et certains sont mêmes plus économiques.

Voilà le témoignage de deux entreprises qui ont réalisé les tests :

1. GAËL DOYEN DE LA MENUISERIE DES DEUX CHÊNES À RÉMÉRÉVILLE

Nous avons apprécié l’initiative de la chambre de métier consistant à nous faire tester des produits plus respectueux de la santé et de l’environnement. Outre l’absence de risque financier, le manque de temps et d’informations ne nous permet pas d’avoir ce genre de démarche. Les outils fournis étaient simples et ont permis aux salariés de noter leurs remarques. Ils se sont tous impliqués car ils savent qu’ils sont les premiers impactés par les produits utilisés. La colle contact sans solvant nous a donné satisfaction et nous cherchons actuellement à la commander.

2. NICOLAS MOUTON DE LA MENUISERIE MOUTON À JUZENNECOURT

L’impact des produits sur l’environnement et la santé des produits n’est pas le premier critère que nous prenons en compte mais il est important de faire attention aux substances dangereuses que l’on peut respirer. À la suite de la visite de la chambre de métier et de l’artisanat, j’ai questionné mon fournisseur de produits sur ces aspects. En outre, je réfléchissais déjà à fermer la cabine d’application, afin de limiter la diffusion des produits dans l’atelier, et les mesures de qualité de l’air effectuées par ATMO Grand Est me permettront d’avoir des éléments concrets pour prendre une décision. Je m’interroge également sur l’acquisition d’une machine de nettoyage des outils, afin de conserver plus longtemps mes outils, gagner en temps de main-d’œuvre et consommer moins d’eau pour le lavage.