Covid-19

Reconfinement : le miracle n’a pas eu lieu pour les petits commerces…

Le 13/11/2020
par Julie Clessienne
Lors de sa conférence de presse le jeudi 12 novembre, le Gouvernement a annoncé un maintien des restrictions jusqu’au 1er décembre, au moins. Si la situation sanitaire s’améliore, les petits commerces seront alors autorisés à rouvrir. Les bars, restaurants et salles de sport devront encore patienter.
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Jean Castex et Bruno Le Maire ont confirmé, lors de la conférence de presse du 12 novembre, que la situation sanitaire ne permettait pas un allègement du confinement pour l'instant.

Jean Castex l’a affirmé clairement : "L’impact sanitaire reste très lourd et les progrès sont trop fragiles pour envisager le moindre relâchement." Un coup dur pour les petits commerces, soumis à une fermeture administrative depuis le 30 octobre dernier, qui attendaient beaucoup de ce point d’étape.

>> Lire à ce sujet notre article "La grogne des commerces de proximité"

Noël dans le viseur

Si l’évolution du nombre de contaminations à la Covid-19 ralentit (-16% en une semaine), "l’enjeu des jours qui viennent est de ne pas relâcher nos efforts mais de les amplifier", a souligné le Premier Ministre. Expliquant que le pic des admissions à l’hôpital devrait être atteint dans les prochains jours, "les premières mesures d’allègement pourraient advenir au 1er décembre, mais ne concerneraient que les commerces et ne se feraient que sur la base d’un protocole renforcé."

En ligne de mire du Gouvernement, les fêtes de fin d’année, qui ne pourront toutefois "pas de se tenir de la même manière que d’habitude". Jean Castex a pointé en particulier "les grandes fêtes à plusieurs dizaines de personnes, notamment pour le réveillon du 31 décembre", qu’il serait illusoire de prévoir.

Les aides maintenues

Bruno Le Maire a, lui, bien conscience que "beaucoup de commerçants ont constitué des stocks importants pour les fêtes de fin d’année" et qu’un grand nombre d’entre eux "font leur chiffre d’affaires dans les deux derniers mois de l’année".

Même si le locataire de Bercy voit dans le calendrier fixé par le Premier Ministre "un motif d’espoir pour les commerçants", il a rappelé que "toutes les mesures économiques massives continuent à s’appliquer dans les 15 jours qui viennent". Au premier rang desquelles : le fonds de solidarité, le système d’activité partielle, les exonérations de charge ou les Prêts garantis par l’État (PGE).

Le ministre de l’Économie a tenu à rassurer en précisant que "chaque commerçant fermé doit bénéficier de l’aide du fonds de solidarité dès les premiers jours du mois de décembre" et qu’il sera bien "cumulable avec les revenus engendrés par le click & collect".

Pas de loyer en novembre ?

Préoccupation majeure pour une très grande partie des commerçants : le paiement des loyers de novembre. Bruno Le Maire s’est réjoui de la mise en place prochaine d’un "dispositif simple, massif et nouveau", fruit de discussions récentes avec l’ensemble des instances représentatives des commerçants et des bailleurs. Dès 2021, un crédit d’impôt de 50% des montants des loyers abandonnés en novembre pour toutes les entreprises de moins de 250 salariés sera ainsi accordé aux bailleurs. Même principe pour les ETI (entreprises de taille intermédiaire), "elles aussi menacées", dans la limite d'un tiers du loyer cette fois. Nul n’indique pour l’instant si ce dispositif sera reconduit en décembre…

Une réouverture sous contrôle

Si d’aventure les commerces jugés non essentiels pouvaient rouvrir le 1er décembre, Bruno Le Maire a averti que l’application de nouvelles règles sanitaires serait indispensable. De même, un renforcement de la jauge ou la prise de rendez-vous, "quand cela s’avère possible", sont encore à l’étude et pourraient être imposés.

Concernant les secteurs où le port du masque n’est pas possible (bars, restaurants, salles de sport), le ministre de l’Économie s’est engagé à recevoir leurs représentants dès maintenant pour "leur préparer un avenir meilleur".

>> Retrouvez ici le "Protocole sanitaire pour assurer la santé et la sécurité des salariés en entreprise", actualisé le 13 novembre.

« Chaque heure de télétravail compte »

Sur la question du télétravail, Élisabeth Borne, la ministre du Travail, a rappelé qu’il était la règle "5 jours sur 5", pour tous ceux dont les tâches peuvent s’effectuer à distance. À ce jour, la majorité des employeurs et des salariés jouent le jeu : sur la semaine passée, 45% des salariés du privé y ont eu recours pour une moyenne de 3,7 jours par semaine.

Conscient que ce mode de travail peut engendrer un mal-être chez les salariés, un numéro vert a été mis en place pour soutenir les télétravailleurs. Le 0.800.13.00.00 est un service anonyme, gratuit et accessible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24.

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