Un cordonnier bien dans ses baskets
Avoir un ami motard peut vous conduire à devenir... cordonnier ! C’est ce qui est arrivé à David. À la quarantaine, il s’interroge sur son avenir professionnel après une carrière dans plusieurs usines troyennes et dans la métallerie.
Entre deux tours à moto, Gilles, le gérant de la cordonnerie historique de l’avenue Gallieni, lui propose de découvrir l’atelier :
« J’y ai passé quelques jours, ça m’a tout de suite plu, je m’y voyais déjà ! »
Il décide de franchir le pas et se forme en Bretagne pendant dix mois avec l’AFPA. David rachète ensuite le fonds de commerce de la cordonnerie et se lance dans sa nouvelle aventure. Cinq ans plus tard, il ne regrette rien :
« Ce serait un échec si je devais fermer, je serais malheureux. »
David prend plaisir à rendre service à ses clients « de tous les âges et de toutes les classes », pour du ressemelage, de la réparation de sacs à main ou encore pour la vente de produits d’entretien (ceux qu’il utilise).
Il essaie d’être le plus disponible possible « si un client arrive alors que je m’apprête à fermer, je vais le servir avec plaisir », explique-t-il.
Malgré certaines difficultés, comme se battre administrativement sur le statut, l’évolution, ou avec le comptable, il ne se voit plus faire autre chose.
« Même si je sais que je ne gagnerai jamais beaucoup d’argent, je pourrai travailler jusqu’à 70 ans si je me sens bien. J’aime être disponible pour ceux qui en ont besoin. »
Il pense déjà à la transmission
A priori, la retraite de David n’est donc pas pour tout de suite. Mais ça ne l’empêche pas de penser au futur pour assurer la pérennité de sa cordonnerie.
Il réfléchit à embaucher un apprenti, même si son métier n’attire plus vraiment : « Je me demande si je trouverai quelqu’un pour reprendre, car la cordonnerie fait partie des métiers qui s’essoufflent. »
D’où « l’importance de faire la promotion des métiers qui ne sont plus à la mode », rappelle Georges Bell.
→ L’idée : faire perdurer les savoir-faire et continuer à rendre service. On espère que pour trouver son futur repreneur, le cordonnier ne sera pas le plus mal chaussé.
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