Reconversion professionnelle

Un cordonnier bien dans ses baskets

Le 23/05/2022
par CMA 10
David Rouyer exerce à Sainte-Savine depuis 2017. Il a repris une cordonnerie de plus de 80 ans, dans le cadre d’une reconversion professionnelle. Même s’il n’a pas prévu de passer la main tout de suite, il réfléchit déjà à la façon de transmettre son entreprise et son savoir-faire.
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David Rouyer, à droite, en compagnie de Marine Chevallier, présidente de l’association des commerçants de Sainte-Savine, de Georges Bell et de Laurent Duparcq, vice- président de la CMA Grand Est #Aube.

Avoir un ami motard peut vous conduire à devenir... cordonnier ! C’est ce qui est arrivé à David. À la quarantaine, il s’interroge sur son avenir professionnel après une carrière dans plusieurs usines troyennes et dans la métallerie.

Entre deux tours à moto, Gilles, le gérant de la cordonnerie historique de l’avenue Gallieni, lui propose de découvrir l’atelier :

« J’y ai passé quelques jours, ça m’a tout de suite plu, je m’y voyais déjà ! »

Il décide de franchir le pas et se forme en Bretagne pendant dix mois avec l’AFPA. David rachète ensuite le fonds de commerce de la cordonnerie et se lance dans sa nouvelle aventure. Cinq ans plus tard, il ne regrette rien :

« Ce serait un échec si je devais fermer, je serais malheureux. »

David prend plaisir à rendre service à ses clients « de tous les âges et de toutes les classes », pour du ressemelage, de la réparation de sacs à main ou encore pour la vente de produits d’entretien (ceux qu’il utilise).

Il essaie d’être le plus disponible possible « si un client arrive alors que je m’apprête à fermer, je vais le servir avec plaisir », explique-t-il.

Malgré certaines difficultés, comme se battre administrativement sur le statut, l’évolution, ou avec le comptable, il ne se voit plus faire autre chose.

« Même si je sais que je ne gagnerai jamais beaucoup d’argent, je pourrai travailler jusqu’à 70 ans si je me sens bien. J’aime être disponible pour ceux qui en ont besoin. »

Il pense déjà à la transmission

A priori, la retraite de David n’est donc pas pour tout de suite. Mais ça ne l’empêche pas de penser au futur pour assurer la pérennité de sa cordonnerie.

Il réfléchit à embaucher un apprenti, même si son métier n’attire plus vraiment : « Je me demande si je trouverai quelqu’un pour reprendre, car la cordonnerie fait partie des métiers qui s’essoufflent. »

D’où « l’importance de faire la promotion des métiers qui ne sont plus à la mode », rappelle Georges Bell.

→ L’idée : faire perdurer les savoir-faire et continuer à rendre service. On espère que pour trouver son futur repreneur, le cordonnier ne sera pas le plus mal chaussé.

Retour sur... le premier Rendez-vous reconversion
Le vendredi 13 mai, la CMA Grand Est #Aube a organisé dans ses locaux son premier Salon « Rendez-vous reconversion ». Les visiteurs ont pu trouver toutes les bonnes informations pour se reconvertir dans l’artisanat. Une thématique d’actualité puisqu’un créateur d’entreprise artisanale sur trois vient d’un autre secteur. En 2021, 20 % des créateurs d’entreprise artisanale avaient décidé de se reconvertir en raison  de la crise sanitaire. Lors de ce Salon, la CMA a bien sûr présenté son offre de services pour la reconversion. De nombreux partenaires étaient aussi présents : Pôle emploi, ALMÉA, AFPA, Greta Sud Champagne, Y Schools, BTP CFA, IUMP, ARIQ BTP, Les Compagnons du Devoir, Synercoop Cyril Robat, ACS... Merci à eux pour leur soutien, ainsi qu’au conseil départemental de l’Aube. Un premier Salon qui en appelle d’autres...

>> En savoir plus

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