Grand débat de l'artisanat

Un débat pour et avec les artisans

Le 10/05/2019
par CM Alsace
Interview exclusive. Courant février, trois réunions publiques ont été organisées par la Chambre de Métiers d’Alsace et ses partenaires, dans le cadre du Grand débat de l’artisanat. À Schiltigheim, le 15  février, Muriel Pénicaud, ministre du Travail, s’était déplacée pour participer aux échanges. À l’issue de ce débat franc et constructif, les points de vue de Madame la ministre et de Bernard Stalter, président de la Chambre de Métiers d’Alsace.
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Des échanges francs et constructifs avec les artisans alsaciens, à Schiltigheim.Le 15  février, à Schiltigheim, Muriel Pénicaud a répondu favorablement à l’invitation de Bernard Stalter, président de la Chambre de Métiers d’Alsace. Des échanges francs et constructifs avec les artisans alsaciens.

Le Monde des Artisans : Quelles sont les spécificités de ce grand débat organisé pour et avec les artisans ?

Bernard Stalter : Je suis intervenu très tôt pour souligner que l’économie et l’emploi devaient être des thématiques intégrées au Grand débat national. L’artisanat est une force économique qui génère en France plus de 3 millions d’emplois, et cela dans les territoires urbains comme ruraux. Notre spécificité tient, il me semble, à notre entrepreunariat de proximité, à la diversité de nos métiers. Notre différence tient aussi dans la transmission de nos savoir-faire, via l’apprentissage notamment. Nous sommes en capacité d’instaurer un cercle vertueux en formant les jeunes, en les préparant à être autonomes dans leur métier et, en même temps, à être de futurs entrepreneurs via la reprise et la création d’entreprise. C’est ce qui m’a conduit à ajouter 5 questions portant sur ces thèmes aux propositions du Président de la République. Il y avait là une belle opportunité de faire entendre notre voix. En Alsace, nous avons organisé plusieurs débats, de nombreuses propositions ont été faites : cela montre la volonté et la capacité des artisans à se mobiliser pour une cause qui a du sens. La présence de Muriel Pénicaud en Alsace vient souligner que les artisans sont de véritables forces vives pour ce pays en général, et pour l'Alsace en particulier.

Muriel Pénicaud : Le Président de la République a lancé un Grand débat national partout sur le territoire, et avec tous les citoyens et leurs représentants : élus, associations, chefs d’entreprise, syndicats… Dans ce contexte, j’ai eu le plaisir de répondre à l’invitation de Bernard Stalter, qui a décidé très tôt d’animer des grands débats dans le monde de l’artisanat. C’est ainsi que j’ai eu le plaisir de venir vous écouter débattre à Schiltigheim et répondre à certaines de vos interrogations.

Justement, quel a été le thème le plus débattu ?

B. S. : L’artisan est fier de son métier et est animé par une valeur forte qu’est le travail. Sa préoccupation principale est l’adéquation entre son investissement travail et les fruits qu’il peut en récolter. L’artisan subit de plein fouet les réformes fiscales, sociales, économiques et normatives. En dehors d’impacter son résultat en fin d’année, ces réformes sont d’une complexité folle et demandent une gestion sous-traitée dont la charge financière est conséquente. Une grande partie des débats était ainsi articulée autour de la juste rémunération du travail.

M. P. : Je retiens de cette discussion que beaucoup de vos attentes sont liées à la mise en œuvre de la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel promulguée le 5 septembre 2018, qui va notamment permettre le développement de l’apprentissage. Avec la campagne de communication #demarretastory, nous travaillons sur l’image des métiers de l’artisanat auprès des jeunes générations, qui est une autre de vos préoccupations. Je vous invite ainsi à partager les histoires d’Emelyne, apprentie paysagiste, ou de Sonia, apprentie peintre en bâtiment.

Comment les artisans et les CFA de l’artisanat préparent-ils l’arrivée de la nouvelle loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel ?

B. S. : Je commencerais par un constat : jamais nous n’avons autant parlé d’apprentissage ! Cette loi, avec sa méthode de concertation, a le mérite d’avoir fait participer de nombreux acteurs, les contributions ont été nombreuses. Je considère cette loi comme une opportunité de modernisation de l’apprentissage. Les métiers sont à la manœuvre avec le rôle affirmé des branches. Nous devons prendre le taureau par les cornes et entrer dans une nouvelle ère de l’apprentissage, qui est depuis toujours dans l’ADN de l’artisanat. Pour autant, nous devons continuer à accompagner les artisans dans les étapes de formation. Les CFA seront encore, plus qu’hier, des lieux d’échanges avec les entreprises. Plus que jamais la relation apprentissage-emploi sera évidente et gagnante !

M. P. : Avec plus de 40 CFA visités depuis ma prise de fonctions, comptez sur ma présence partout où je pourrai mettre en lumière l’artisanat, une voie de passion et d’excellence. Vous êtes une des forces vives de notre pays dans tous les territoires, urbains comme ruraux. Je sais pouvoir compter sur vous.

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