Un défenseur de l’artisanat constamment sur le terrain

«Avec sa célèbre moustache, Bernard Stalter était le représentant emblématique et charismatique de l’artisanat. Il maîtrisait toutes les questions qui concernent notre secteur. Il était un porte-parole exceptionnel. Il a su intéresser les pouvoirs publics à notre cause, sensibiliser le Gouvernement aux enjeux et aux problématiques de l’artisanat. Aux enjeux, en démontrant le rôle essentiel de l’artisanat dans l’activité économique française, dans l’équilibre des territoires, la cohésion sociale, l’insertion des jeunes… Aux problématiques, en soulevant toutes les questions qui nous préoccupent : apprentissage, qualification, transmission-reprise des entreprises, simplifications administratives, développement de l’artisanat… mais pas uniquement en termes quantitatifs. Il était infatigable, capable autant de dialoguer avec les ministres que de discuter avec les artisans sur le terrain. 

" Cela a été un plaisir de l’accueillir dans les Vosges à de nombreuses reprises : je citerai notamment des visites d’entreprises, dans le secteur de la production, de l’alimentation des services, du bâtiment…"

Nous avons parlé attractivité des métiers et orientation, alerté ensemble sur les limites du dispositif autoentrepreneur -notamment sur le plan social pour celui qui adopte ce statut-, discuté du poids des charges, du RSI… Nous avons également parlé reprise chez un garagiste dont le repreneur peinait à obtenir le financement de son projet. Nous avons revalorisé l’apprentissage et la filière professionnelle en parcourant le CFA Pôle des Métiers. Nous nous rejoignions également sur les métiers d’art, qu’il avait la volonté de promouvoir : il en a longuement parlé lorsqu’il a inauguré à deux reprises à mes côtés le Salon Cousu de Fil Rouge, à La Rotonde.

Bernard Stalter était aussi l’homme qui savait fédérer les CMA départementales du Grand Est vers la chambre de métiers et de l’artisanat Grand Est. Le rapprochement des CMAD du Grand Est était sa grande ambition et il avait su mobiliser très tôt l’ensemble des présidents sur ce grand projet. Nous devons poursuivre son combat, en sa mémoire, parce que c’est ce qu’il aurait voulu. Des grands défis nous attendent : il nous a donné la force et il a tracé le chemin pour les relever, au nom de l’Artisanat. »