Statistiques

L'essor de l'apprentissage se confirme

Le 06/09/2019
par Samira Hamiche
Le dernier baromètre ISM - MAAF démontre l'engouement pour la voie de l'apprentissage et les métiers de l'artisanat. Au cours de l'année 2017-2018, 147.160 apprentis ont été formés dans des entreprises artisanales.
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Amorcé en 2017, le regain d'intérêt pour l'apprentissage dans l'artisanat semble se confirmer. Selon le dernier baromètre ISM - MAAF, publié le 4 septembre, 75.370 entrées en 1ère année d'apprentissage ont été enregistrées en 2017-2018, pour un effectif total de 147.160 apprentis formés dans des entreprises artisanales (tous niveaux). Ce chiffre représente une hausse de 3 % des entrées en apprentissage. 

Les données de l'ISM vont dans le sens de la tendance chiffrée par le ministère du Travail. Selon le dernier bilan du ministère, publié le 5 septembre, 458.000 jeunes seraient actuellement en apprentissage, tous secteurs confondus. Au premier semestre, le nombre d'apprentis a ainsi progressé de 8,4% par rapport au 1er semestre 2018.

Au cours de l'année scolaire 2017-2018, 32 % des apprentis ont donc été formés par le secteur de l'Artisanat. Un ratio qui, note l'ISM, "conforte, encore une fois, sa place de premier employeur d'apprentis de France". 

"L'effet loi Avenir pro" se vérifie

La loi "pour la liberté de choisir son avenir professionnel", qui a repoussé à 30 ans la limite d'âge pour entrer en apprentissage, semble aussi faire effet. Même si les apprentis s'inscrivent majoritairement avant 18 ans, l'étude note qu'ils sont de plus en plus nombreux à s'inscrire après 25 ans. 

"Pour cette catégorie, les effectifs ont progressé de 51 %", chiffre ainsi Bruno Lacoste-Badie, directeur marketing et communication de MAAF. "Le nombre d'apprentis inscrits à des diplômes de niveau de l'enseignement supérieur - BTS, licence, master - connaît une progression de 9 %, contre 2 % pour le nombre d'inscrits à des diplômes de niveaux CAP, BP et Bac", ajoute-t-il.

Les reconversions tardives de jeunes diplômés de l'enseignement supérieur (BTS, licence, master) sont en hausse.

Les disparités territoriales persistent

Les inscriptions repartent à la hausse dans les Pays de la Loire (+ 12 %) et en Nouvelle-Aquitaine (+ 8 %). Suivent les Hauts-de-France (+ 6 %), l'Occitanie (+ 6 %), la Bretagne (+ 5 %) et la Normandie (+ 4 %).cL'Auvergne - Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Île-de-France ont été, elles, moins dynamiques.

Ce fossé entre régions s'explique par la conjoncture économique, la volonté politique, mais aussi par les pratiques et la culture régionale : "dans les Pays de la Loire et en Normandie, la formation par apprentissage est très ancrée historiquement", développe Catherine Elie, Directrice des études et du développement économique de l’ISM.

Autre fait marquant : dans l'unité urbaine de Paris, les effectifs sont en recul et la "densité" d'apprentis est faible : 1 apprenti pour 13 entreprises. En cause, note Catherine Elie : "les emplois et métiers d’ouvriers y sont de moins en moins nombreux". 

A l'inverse, l'apprentissage progresse dans les petites et moyennes agglomérations. Ces zones comptabilisent le plus fort taux d'apprentis par entreprise : 1 apprenti pour 6 entreprises dans les petites et moyennes agglomérations, contre 1 apprenti pour 8 entreprises dans les entreprises de grandes agglomérations. 

Dans les zones rurales, les effectifs d'apprentis se renforcent également, mais les entreprises ont un taux plus faible : 1 apprenti pour 9 entreprises.

Patrimoine bâti : les apprentis manquent...

Dans la branche du patrimoine bâti, récemment médiatisée par l'enjeu du chantier de Notre-Dame de Paris, 6 150 jeunes apprentis sont actuellement formés. Le nombre d'apprentis a baissé entre 2012 et 2016 (ils étaient près de 8000 en 2012), une tendance alors générale au secteur de la construction. A noter, toutefois, une légère hausse d'effectif de 1 % en 2017-2018. 

>> Consulter lintégralité de l'étude sur le site de l'ISM 

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