Se lancer à 25 ans : parcours d’une reprise d’entreprise à Ay
J'ai repris l’entreprise en février 2018, j’avais 26 ans. J’avais obtenu mon CAP fleuriste en 2009.
J’ai été salariée chez plusieurs fleuristes de la région, notamment pour une chaîne de magasins.
Jusqu’en 2016, date à laquelle je suis arrivée ici, je n’envisageais pas vraiment de m’installer. Mais j’ai eu un coup de cœur.
Je me suis attachée à l’histoire du magasin, à petite échelle. J’en ai tout de suite aimé le fonctionnement très familial, sans avoir à respecter un cahier des charges précis au millimètre près, la clientèle fidèle.
C’est un magasin qui a été ouvert par le père de mon ancien patron ; j’ai aimé y travailler à l’ancienne.
S’inscrire dans une histoire
Le père de mon ancien patron était producteur, ici même, sous les serres. Il vendait ses fleurs et a fait installer un magasin pour toucher directement la clientèle.
Petit à petit, parce que la production à petite échelle n’est pas rentable, la partie production a disparu.
Mais j’ai continué à développer les activités de pépiniériste, en plus de celle de fleuriste.
Je ne vends pas seulement des fleurs coupées ou des plantes à offrir pour des évènements ; je propose aussi à la vente des plantes d’extérieur, et des prestations chez les particuliers pour des travaux de jardinage ou des conseils de plantation.
J’ai voulu continuer à faire vivre ce lieu dans ce petit village, à rendre service à notre clientèle de la première heure.
Une reprise accompagnée
La reprise a été un parcours difficile. À 25 ans, je n’avais pas de patrimoine. Et sans épargne, les banques ne suivent pas.
J’ai rencontré Nicolas, conseiller économique de la chambre de métiers. Il m’a aidée à écrire le projet, jusqu’à la réalisation du bilan prévisionnel.
Pour reprendre une entreprise, il ne faut pas seulement acheter le fonds de commerce, il y a de nombreux autres frais, comme faire changer l’enseigne ou régler les frais de notaire.
Pour constituer l’apport nécessaire à l'obtention d'un prêt de la banque pour l’achat du fonds de commerce, j’ai commencé par faire un appel aux dons.
Mes proches et les clients du magasin m’ont permis de collecter un peu d’argent, et j’ai eu la chance d’obtenir un prêt d’honneur de 10 000 € à taux zéro, de la part du réseau Initiative Marne.
Fière de son investissement
Trois ans après, je suis fière de mon investissement. Mon ancien patron est resté près de moi pendant un an après la reprise, en m’accompagnant chez les fournisseurs par exemple.
Il m’a donné confiance et j’en avais besoin : je lui apportais de la nouveauté et il m’apportait ses connaissances.
Même si j’ai un peu changé le magasin, en aérant les espaces et en modernisant un peu nos produits, j’ai voulu garder sa façon de travailler, à l’ancienne.
J’essaie de rester traditionnelle, de m’adapter aux besoins de mes clients. Ce n’est pas un magasin mais un service. Tout est vrai- ment à l’échelle artisan.
Le pacte transmission reprise
La Région Grand Est a créé le Pacte Transmission-reprise, pour assurer la réussite des projets de reprise et de transmission d’entreprises.
Porté par la chambre de métiers de la région Grand Est pour ses 105 000 entreprises artisanales, et par le réseau des chambres de commerce du Grand Est, ce Pacte Transmission-reprise propose un ensemble de rendez-vous et d’outils adaptés à toutes les étapes de ces démarches.
Grâce au Pacte Transmission-Reprise, les artisans et entrepreneurs du territoire peuvent s’informer, se former, créer leur réseau et sécuriser leurs projets.
Forums, conférences, ateliers thématiques, Quinzaine de la transmission ou petits déjeuners, tout l’agenda est disponible ici.
Ce Pacte Transmission-Reprise complète les dispositifs d’accompagnement individuel déjà déployés par les chambre de métiers : le Pass Création-reprise et le Pass Transmission de l’offre Ambition d’Entreprendre.
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