10 idées reçues (ou avérées) sur la cession-reprise
Reprendre une entreprise en difficulté est plus risqué que reprendre une entreprise saine.
VRAI ET FAUX !
Vrai, si l'entreprise présente des pertes et des dettes très élevées et si la grande majorité de ses produis (biens ou services) sont en déclin.
Faux, si l'entreprise qui paraît saine (activité bénéficiaire et endettement très faible) a une activité en déclin (produits dépassés sur le plan technologique, produits qui deviendront interdits dans un an du fait de nouvelles réglementations environnementales, sanitaires ou de santé publique...) et une capacité insuffisante pour réaliser les investissements nécessaires pour créer de nouveaux produits et/ou une nouvelle activité.
Pas besoin d’attendre qu’une entreprise soit en liquidation judiciaire ou en redressement pour la racheter.
VRAI. Si le prix de cession d'une entreprise ou d'un fonds de commerce en liquidation judiciaire peut sembler modeste, il cache très souvent la nécessité de réaliser des investissements importants et coûteux pour relancer l'activité de l'entreprise.
Reprendre une entreprise en difficulté implique de verser beaucoup "de sa poche".
FAUX. Certaines entreprises en difficulté peuvent être redressées simplement en réorientant leur stratégie ou leur politique commerciale, et ce avec les moyens dont elles disposent déjà et/ou avec des investissements peu coûteux.
Pas besoin d’être un spécialiste de la finance pour redresser une entreprise en difficulté.
VRAI. Beaucoup de repreneurs non financiers ont réussi à reprendre une PME ou TPE en difficulté avec succès. En conséquence, nous pouvons dire, sans nous tromper, qu’il n’y a pas de profil-type de repreneur. Cependant, il est très important que les repreneurs non aguerris soient bien entourés, notamment en se faisant accompagner par la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) de son département ou par une association dédiée à la reprise d’entreprise.
Les banques ne me financeront pas.
FAUX. Il existe de plus en plus de banques qui possèdent un service ou une activité spécialisée dans le financement d'entreprises en difficulté (Themis Banque, Bpifrance, BESV, Delubac & Cie, etc.)
Passer par un fonds d’investissement est plus risqué.
FAUX. La plupart des fonds d'investissement qui accompagnent des repreneurs de PME en difficulté le font sur une durée suffisante (entre 5 et 7 ans en moyenne) et ne désirent pas devenir majoritaires au capital. En outre, ils ouvrent souvent leur carnet d'adresses aux repreneurs pour les aider à trouver de nou-veaux clients et/ou financements.
Il n’existe que très peu d’aides publiques à la reprise.
FAUX. Depuis la crise de 2009, de plus en plus de collectivités publiques proposent des financements dédiés à la reprise de PME ou TPE en difficulté. Et ce, afin de lutter contre le chômage, la disparition de certains savoir-faire et celle de leur patrimoine artisanal et/ou industriel.
L’entente avec les salariés en place, l’investissement dans la RSE, sont primordiaux.
VRAI. Sans l'appui et la coopération du personnel de l'entreprise reprise, la probabilité de réussir à redresser l'activité est extrêmement faible, même si le ou les repreneurs possèdent ou bénéficient de fonds très élevés.
Lorsque ce sont les salariés qui reprennent l’entreprise, c’est le parcours du combattant.
FAUX. Bien souvent, ils bénéficient d’un accompagnement efficace du cédant, de la CMA dont ils sont ressortissants ou d’une association dédiée à la reprise (notamment s’ils désirent reprendre l’entreprise sous la forme d’une Scop).
Après le temps de la cession vient celui de la transformation stratégique.
VRAI. Dans la grande majorité des cas, l'entreprise s'est retrouvée en difficulté du fait de mauvais choix stratégiques, voire de l'absence d'une véritable stratégie…
Pierre Maurin, Reprendre une PME en difficulté, Afnor Editions, 2018.
>> Consulter la fiche de l'ouvrage
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire