Hommage

Bernard Stalter, une vie vouée à l’artisanat

Le 24/06/2020
par CMA d'Alsace
Il avait voué sa vie à la défense des artisans. Bernard Stalter, président de la Chambre de Métiers d’Alsace et de CMA France, a perdu son combat contre le coronavirus le 13 avril dernier. Retour sur le parcours de cette figure emblématique, qui a marqué les esprits.
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Il avait fait sienne la devise  : «  Là où il y a une volonté, il y a un chemin  ».

«Mon médecin m’a diagnostiqué #Covid_19, mais je vais bien. Je suis les instructions et reste chez moi. Je continue à travailler en contact avec mes équipes de Paris, du Grand Est et d’Alsace, pour poursuivre le combat pour, et avec, les artisans ! » C’est ainsi que, dans un post publié sur les réseaux sociaux le 20 mars dernier, Bernard Stalter indiquait avoir contracté le coronavirus. Et, même confiné, le président de la Chambre de Métiers d’Alsace continuait à se battre pour ceux qui ont toujours été au cœur de ses luttes, les artisans ! Les semaines précédentes, alors que l’Alsace est frappée de plein fouet par le Covid-19, il n’a pas cessé d’aller à leur rencontre, et porter haut leur voix auprès des autorités pour assurer la survie de leurs entreprises face au tsunami de cette crise sanitaire qui a paralysé la France. De longues semaines d’action et d’investissement, symbole du combat qu’il a mené toute sa vie pour défendre les intérêts des artisans.

Hélas ! La maladie aura remporté l’ultime combat… Le 13  avril, Bernard Stalter, figure emblématique de l’artisanat, aux fameuses bacchantes, est emporté par le coronavirus à l’âge de 63 ans. Il se sera battu jusqu’au bout, fidèle à son tempérament. Une disparition brutale qui a suscité une grande vague d’émotion, tant chez les artisans que chez ses proches collaborateurs, et depuis les membres du gouvernement qu’il côtoyait régulièrement jusqu’aux anonymes qui l’ont connu. 

Passionné et engagé

C’est par l’apprentissage que Bernard Stalter débute sa carrière à l’âge de 14 ans, alors embauché comme apprenti coiffeur. Il passe haut la main ses examens : le Brevet de compagnon coiffeur « hommes » en 1974, puis « dames » en 1976. C’est en 1993, à Brumath, qu’il inaugure son premier salon de coiffure. D’autres suivront, un à Weitbruch, deux à Strasbourg et un à Mundolsheim. Dans ses salons, Bernard Stalter aura formé plus de 70 apprentis, certains avec une réussite internationale, comme ce fut le cas de Cyril Stadler. Élu en 1998 président de la fédération de la coiffure du Bas-Rhin, Bernard Stalter n’a alors cessé de multiplier ses engagements, d’abord à l’échelle de l’Alsace, puis celle du Grand Est et de la France, et enfin de l’Europe (il occupait depuis 2017 les fonctions de vice-président de l’Union européenne de l’artisanat et des petites et moyennes entreprises). Membre élu de la Chambre de Métiers d’Alsace depuis 1999, Bernard Stalter en fut élu président en 2004. Les élus de la CMA lui ont renouvelé leur confiance à trois reprises. Homme d'engagement inépuisable, il fut élu président de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Grand Est en 2016, avant d’accéder, la même année, à la présidence du réseau national, Cma France. Des responsabilités qui ne l’ont pas détourné de ses engagements au sein des organisations professionnelles, puisqu’il présidait également l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) et la Confédération de l’artisanat des métiers et des services (Cnams) à l’échelle de l’Alsace, du Grand Est et de la France. Conseiller régional du Grand Est, Bernard Stalter a également été membre du bureau du Conseil économique, social et environnemental (Cese) et a présidé le CESA (devenu Ceser) jusqu’en 2013.

Présent sur le terrain aux côtés des artisans, il s’est employé avec un dynamisme sans faille à porter jusqu’aux plus hautes sphères de l’État ses combats pour la valorisation des métiers, la défense du rôle de l’artisanat dans l’économie nationale et le renforcement de l’apprentissage. Fervent défenseur de l’Alsace et de son patrimoine, le président de la CMA s’était félicité en janvier dernier du maintien de la Chambre alsacienne (et de sa cousine mosellane) et de ses spécificités propres au droit local pour lesquelles il s’est fortement impliqué, dans le contexte de régionalisation des Chambres de Métiers au 1er janvier 2021.

Il avait fait sienne la devise : « Là où il y a une volonté, il y a un chemin ». Et, de volonté, il n’en a pas manqué, toujours déterminé à donner enfin à l’artisanat, et aux artisans, la place qui doit leur revenir dans notre société.

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