Brasserie Orgemont : une production engagée pour l’environnement
La brasserie Orgemont fête cette année ses 20 ans. Cette production rejoint les 7 % de brasseurs artisanaux du marché national. Elle garde sa particularité d’origine : réduire son empreinte carbone en développant un modèle de production innovant et ultralocal.
Brasser : un savoir-faire traditionnel maîtrisé
Une fois le malte d’orge concassé et humidifié, il est trans- féré dans la cuve d’empâtage où l’amidon est transformé en sucre.
Le mélange est ensuite transféré dans la cuve de filtration où les drêches servent de filtre naturel pour obtenir le moût, ensuite bouilli.
Les houblons sont ajoutés pour amériser et aromatiser le moût, qui est à nouveau filtré dans la cuve whirpool, puis transféré vers la cuve de fermentation.
« Grâce à un système de double flux, le moût est refroidi par contact avec l'eau froide : la chaleur dégagée récupérée servira à produire l’eau chaude du prochain brassin », explique Maxime Hitz, conseiller spécialisé dans l’environnement.
S'en suit alors tout un processus technique sur six semaines permettant la fermentation et l'affinage de la bière.
« La brasserie limite aussi les utilisations de produits chimiques par un système de récupération et de réemploi des mélanges utilisés pour le nettoyage de la cuverie », résume le conseiller.
Orge et houblons produits en agroforesterie
Avec une filière bio de production d’orge et de houblon inexistante dans le Grand Est, mis à part en Alsace, Baptiste et Jean-Bernard ont décidé de développer leur propre production. Les terres aux alentours accueillent la production de ceéréales, selon le principe de l'agroforesterie.
Des arbres plantés en alternance avec des pieds de houblon et d’orge favorisent l’alimentation par leurs racines des cultures en surface, en eau et en minéraux.
Avec la chute des feuilles mortes pour améliorer la qualité du sol et le développement de la biodiversité, les céréales produisent un meilleur rendement, tout en ajoutant une source de revenus à l’exploitant agricole avec la production de grumes de bois.
« Cette production locale et raisonnée permettra à la Brasserie, dès 2022, de consommer ses propres houblon et orge, produits dans un rayon de 5 kilomètres », indique Maxime.
Apprendre à réduire son impact environnemental avec sa CMA
Adossée à la ferme d’Orgemont et ses 250 m2 de panneaux photovoltaïques, la brasserie revalorise les drêches ; ces déchets de production sont épandus sur les terres agricoles alentours.
L’utilisation de l’eau pour la brasserie a aussi été raisonnée : un puits a été creusé pour capter l’eau dans la nappe phréatique, directement filtrée par le sol calcaire typique de la Champagne.
Ce souci de limiter les consommations d’énergie se retrouve dans l’utilisation de bouteilles de verre fabriquées en France, et d’étiquettes imprimées à Reims.
Une démarche dans laquelle ils sont accompagnés par la CMA et l’intervention de Maxime, conseiller environnement.
Pour son nettoyage, la brasserie utilise désormais des produits d'hygiène écologiques basés sur l'utilisation de matières premières végétales renouvelables, issues de l'agriculture.
3 questions à Valérie Jambert, conseillère économique en développement durable – CMA
Grand Est #Vosges
La mise en place d'une démarche développement durable est-elle compatible avec la rentabilité de l’entreprise ?
Oui, écologie rime avec économie. L’idée est que cette démarche ait un effet de levier sur
la gestion globale. L’entreprise doit valoriser son engagement dans le développement durable.
Des exemples ?
Consommer moins d’eau, moins d’énergie, entraîne des économies. Valoriser ses déchets dans des circuits de recyclage peut générer un gain. S’engager dans une démarche
environnementale est un argument commercial. Agir pour que les salariés vivent mieux leur travail est un atout pour recruter. Bien exploités, ces facteurs améliorent la rentabilité de l’entreprise.
Peut-on procéder par étape ou faut-il changer le fonctionnement de l’entreprise ?
C’est au choix de l’entreprise. Notre accompagnement est modulable. Même si entrer dans une démarche environnementale, c’est penser autrement son fonctionnement,
nous adaptons nos propositions aux attentes du dirigeant. Notre réseau a conçu un outil de diagnostic approprié à l’entreprise artisanale, pour agir sur les fonctions « piliers », guidant les chefs d’entreprise dans les différents dispositifs à mettre en œuvre.
Existe-t-il des solutions adaptées pour les petites entreprises ?
Oui : le Pass Durable proposé par la CMA Grand Est. L’offre de services est variée et facilement accessible. Cela va du diagnostic global gratuit pour examiner et agir sur les principales fonctions de l’entreprise, au test rapide de positionnement à faire soi-même en dix minutes. Nous proposons des services adaptés aux différents métiers : démarche de labellisation (Repar’acteur, Imprim’vert, etc.), diagnostic de flux TPE-PME pour les entreprises de production (brasseries, boulangeries-pâtisseries, mécanique générale, menuiseries...).
>> La CMA accompagne la transition écologique des entreprises. Avec le Pass Durable ou les dispositifs France Relance, les conseillers économiques proposent des évolutions dans les techniques et équipements sur des sujets allant de la démarche RSE à la limitation de l’utilisation des ressources en passant par la réduction des déchets. Sensibilisation auprès des dirigeants, salariés ou apprentis, assistance aux entreprises par le biais de diagnostics, accompagnements techniques ou financiers et conduite de projets avec la promotion de labels tels que Répar’acteurs ou collaboration avec les collectivités, la CMA s’appuie également sur les ressources techniques du Cnidep, un centre spécialisé dans les questions environnementales à destination des petites entreprises.
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