Écologie

La Seiglette : des pailles en paille

Le 16/09/2021
par CMA 55
Les couverts, gobelets et pailles en plastique sont progressivement interdits depuis le 1er janvier 2021. La loi Agec est plutôt bien accueillie par Alain Lamorlette. Cet exploitant agricole et artisan n’est pas copain avec le plastique. Et comme il est plutôt du genre innovant, il vient de réussir à mettre au point une technique pour produire des pailles naturelles.
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Parcours vers l’artisanat

Avant de se spécialiser dans la production céréalière, l’activité d’Alain Lamorlette était plutôt centrée sur la production laitière et l’élevage. Convaincu par la démarche, il a entamé une reconversion vers l’agriculture biologique et compte bien afficher le label AB dès 2022.

Mais d’où vient donc cette idée de La Seiglette ? 

Alors qu’il se détend sur une terrasse à La Rochelle en 2019, au milieu du ballet des serveurs, les plateaux transportent des boissons.

→ Il remarque que les boissons pour enfants sont accompagnées de paille non plus en plastique mais en carton.

C’est déjà bien mais il considère que l’on peut faire mieux surtout lorsqu’il découvre que la colle utilisée est classée en Europe parmi les produits cancérigènes.

L’idée de donner un nouvel usage aux tiges des céréales pour en faire des pailles naturelles s’impose alors à cet exploitant engagé sur la voie du bio.

La Seiglette... Et pourquoi pas la Bléette, l’Épeautrette ou encore l’Orgette ?

Pas si simple en fait ! Il réalise plusieurs tests sur différentes céréales (blé, épeautre, seigle, orge). Il faut retrouver les propriétés de la paille en plastique.

Le choix s’est finalement porté sur le seigle car sa fibre est plus résistante et supporte la chaleur. En plastique.

→ Le choix s’est finalement porté sur le seigle car sa fibre est plus résistante et supporte la chaleur. En 2019, Alain Lamorlette, son père, Joël Lamorlette, et des proches, Julien et Sylvain Lebras, s’associent pour créer la marque La Seiglette.

Comment fabriquer une Seiglette ?

Le conditionnement et le lavage sont réalisés sur l’exploitation. Le lavage consiste à passer les tiges dans de l’eau à 85° avec un produit labellisé Ecocert. Pour l’instant, le découpage des pailles est sous-traité localement. 

Des contrôles en laboratoire ont lieu tous les trimestres af in d’analyser la présence éventuelle de produits phytosanitaires, de métaux lourds, de gluten, de mycotoxine ou encore de bactéries.

Environ un million de pailles sont fabriquées pour 1 hectare de seigle cultivé. La commercialisation se fait essentiellement dans les grandes et moyennes surfaces.

La commande de paille est également possible sur le site Internet de la Seiglette : www.seiglette-paille.fr

Vers une démarche « zéro perte »

En plus d’être réutilisables et lavables, les pailles la Seiglette sont biodégradables et compostables en fin de vie ! Un des objectifs de l’entreprise est d’ailleurs de valoriser toute la récolte : 

→ les tiges en paille ;
→ les épis en farine.

Avec environ neuf millions de pailles utilisées par jour en France, la Seiglette a de beaux jours devant elle...

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