Entretien avec Jean-Luc Hoffmann, président de la CMA d'Alsace
Comment vivez-vous cette nouvelle nomination à la tête de la CMA ?
Je suis très heureux et honoré d’être élu à la tête de la Chambre de Métiers d’Alsace. Je suis fier de ma liste et de découvrir les nouveaux représentants de tous les métiers de la filière artisanale. Des femmes et des hommes qui s’engagent à porter, promouvoir et défendre les valeurs de l’artisanat alsacien dans toute sa diversité.
Nous avons découvert les grands axes de votre programme. Mais quels grands chantiers vous attendent en ce début d’année ?
Le lancement de la marque Artisan d’Alsace sera notre priorité.
Nous travaillerons également à mettre en fonction toutes les commissions thématiques et territoriales, car c’est là que se décide toute la future politique de la Chambre de Métiers d’Alsace.
La loi PACTE a beaucoup fait parler d’elle. Vous vous êtes battu, comme vos prédécesseurs, pour permettre à l’Alsace de conserver son droit local. Est-ce une chose acquise aujourd’hui ?
C’est un combat que nous menons conjointement en Alsace et en Moselle, et il ne sera jamais acquis.
Aujourd’hui, nous avons néanmoins de bonnes relations avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat (CMAR) Grand Est, à laquelle nous sommes associés.
Nous participons activement à ses actions, en gardant la possibilité de développer les nôtres sur le territoire alsacien.
"La CMAR bénéficie également de nos expériences, alsacienne et mosellane, et profite aussi de certains de nos services. L’important est que nous soyons tous solidaires, pour nos artisans."
Nous commençons à sortir de cette période de crise sanitaire. Comment voyez-vous la reprise pour les artisans ? Quels vont être les défis qui les attendent ces prochaines années ?
Les conséquences de la crise sont présentes avec la pénurie de matières premières qui sévit actuellement, et qui, je l’espère, s’estompera d’ici quelques mois.
D’autre part, nous observons de grandes difficultés de recrutement : beaucoup de nos concitoyens n’ont pas repris le chemin du travail. C’est un grand sujet actuellement : la CMA se mobilise pour aider les entreprises avec des formations de reconversion qu’il faut mettre en place très rapidement.
"Je rappelle que l’artisanat offre des opportunités, tant au niveau de l’embauche, qu'à celui de l’évolution dans les entreprises."
Un mot sur l’apprentissage qui a connu une hausse de 40% en 2020 malgré la crise sanitaire grâce, notamment, au dispositif "1 jeune 1 solution", dont les aides vont être prolongées jusqu’en juin 2022. Une mesure essentielle selon vous ?
C’est une mesure qui contribue à entretenir un bon climat général. L’apprentissage est très ancré en Alsace : les chefs d’entreprise savent que c’est le meilleur moyen pour trouver des collaborateurs qualifiés.
Et c’est un modèle qui séduit : à la rentrée 2021, le Centre de formation Bernard Stalter, à Eschau, a enregistré une hausse globale des inscriptions de 8% (dont 14% de plus en premières années), et 20 % supplémentaires du côté du Centre de formation de Mulhouse !
L’objectif de la CMA est maintenant de travailler sur la promotion de l’apprentissage grâce à la loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel.
"Les apprentis doivent aller à la rencontre des jeunes dans les collèges et leur expliquer concrètement les opportunités qu’offre la voie de l'apprentissage : pouvoir s’acheter une voiture à 20 ans et devenir propriétaire à 25 ans !"
À noter que 8 apprentis sur 10 trouvent un travail à la fin de leur formation, et 1 apprenti sur 2 devient chef d’entreprise quelques années plus tard.
Une statistique importante dans la région Grand Est : 25% des entreprises artisanales sont gérées par des chefs d’entreprise de 55 ans ou plus. Comment la CMA anticipe-t-elle ces départs en retraite ?
Le chiffre est phénoménal mais, d’un autre côté, il y a un vivier important de nouvelles entreprises qui se créent.
À la CMA, les chargés de développement économique anticipent ces transmissions-reprises en organisant des soirées sur le territoire, mettant en relation des cédants et futurs repreneurs.
Il est plus facile de reprendre une entreprise que d’en créer une, car nous pouvons nous appuyer sur la valeur humaine des collaborateurs, le matériel existant et une clientèle déjà établie.
Plus d'infos sur l'offre de services de la CMA d'Alsace : www.cm-alsace.fr
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