Un plan de relance "écoresponsable et citoyen"
Quel horizon pour les 1,3 million d'entreprises artisanales ? Le réseau national des chambres de métiers et de l'artisanat (CMA France) anticipe les lendemains et appelle le Gouvernement à agir de manière ciblée pour sauvegarder l'emploi de proximité à la sortie de la crise sanitaire.
Les artisans "sous perfusion d’aides"
Lancée au mois de mars dans le contexte de la crise sanitaire, l'enquête en ligne de CMA France illustre l'inquiétude des artisans. Ainsi, à ce jour, moins de trois entreprises sur dix (27 %) sont en activité et un quart de celles autorisées à ouvrir sont fermées. Les effectifs sont quant à eux affaiblis : 58 % des entreprises artisanales ont déployé l’activité partielle pour les salariés et pour les apprentis.
Bien qu'ils se soient adaptés pour maintenir leurs ventes (vente en ligne, livraisons, mesures sanitaires), les artisans "sont sous perfusion d’aides financières pour survivre à la crise", martèle CMA France. L'impact de la crise sur la trésorerie des entreprises "s'amplifie au fil des jours", "amoindrissant les chances de survie de nombre d’entreprises". Un constat d'autant plus grave qu'un certain nombre d'entreprises se voient refuser des prêts ou garanties.
Un plan de relance et quatre demandes prioritaires
CMA France appelle donc de ses vœux "un plan de relance" plaçant "l’emploi local de proximité" au centre. "Nous devons apprendre du passé et tirer les enseignements, nous devons tous avoir l’ambition d’une nouvelle économie pour demain", analyse Christian Vabret, président par intérim de CMA France.
"Nos entreprises ont d’ores et déjà besoin (...) d’un État stratège et interventionniste pour garantir la survie et le rebond."
Christian Vabret
CMA France appelle à promouvoir "une nouvelle économie écoresponsable et citoyenne", fondée "sur les valeurs du Fabriqué en France, les mentions d’origine, seul gage pour retrouver la confiance des consommateurs dans les produits de qualité". Le réseau consulaire veut aussi asseoir "une fiscalité verte et durable telle qu’une TVA dite de compétitivité pour les produits extérieurs à l’UE", ainsi qu'"un soutien massif de l’État en faveur des entreprises engagées dans l’économie circulaire."
Dans l'optique de la relance, l'institution formule au Gouvernement quatre demandes prioritaires :
- "effacer ou neutraliser les charges sociales et fiscales pour les entreprises les plus en difficulté ;
- défiscaliser les heures supplémentaires ;
- créer un dispositif exceptionnel d’amortissement des prêts de trésorerie ;
- créer de nouvelles mesures incitatives pour aider au recrutement de salariés et des apprentis."
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